Le test du X-Pro 3 de chez Fujifilm

Après de très nombreuses années passées à photographier avec l’appareil photo X-Pro 1 de chez Fujifilm il était temps de passer sur un boitier plus récent. Lorsque le X-Pro 2 était sorti, l’idée avait été de faire l’impasse sur ce modèle étant donné que le X-Pro 1 faisait vraiment l’affaire. Néanmoins avec le temps qui passait, il devenait assez important d’avoir un deuxième boitier pour tout un tas de raisons. Et surtout de bénéficier d’un capteur encore plus pointu et d’un autofocus vraiment plus rapide.

Le boitier X-Pro 3 vue d'en haut
Le Test du Fujifilm X-Pro 3

Pourquoi choisir un boîtier X-Pro 3 ?

La discrétion

Le principal avantage de la gamme X-Pro et des boitiers « 1 », « 2 » ou « 3 » est de pouvoir se balader dans la rue avec un petit boitier qui fait de très bonnes photos et qui assure un rendu professionnel.

Un petit format qui évite que vous soyez immédiatement catalogué comme paparazzi.

Un boitier X-Pro donne l’impression que c’est un appareil photo classique et sans prétention aucune. Et c’est là un grand avantage car on peut en tirer beaucoup de bénéfices. Comme par exemple se faire accepter plus rapidement au sein d’un groupe lors d’un reportage ou de moins impressionner les sujets que l’on photographie.

Le faible encombrement du X-Pro 3

Le superbe X-Pro 3 avec le 35 mm eq 53 mm
Un télémétrique numérique pas comme les autres

Le X-Pro 3 est un boitier numérique télémétrique. C’est à dire que la visée se fait par un système optique déporté. L’œilleton se trouve généralement dans le coin gauche de l’appareil. La partie droite étant consacrée aux réglages et au déclencheur.

Ce type de boitier, c’est la formule parfaite que le fameux fabriquant Leica a utilisé pendant plus d’un siècle. Et c’est encore ce boitier télémétrique qui a séduit tous les reporters et les photographes de l’époque. Un boitier léger qui apporte un vrai confort par rapport à un boitier de type réflex, beaucoup plus lourd et encombrant.

De part son faible encombrement, ce boitier peut être emporté aussi bien en randonnée que dans la vie de tout les jours. Mais là ou le x-pro 3 devient redoutable c’est en voyage. Il prend très peu de place surtout lorsqu’il est couplé à une focale fixe de la gamme XF – Fujinon. On le glisse ainsi facilement dans une valise et on peut photographier avec dans des espaces très réduits. Comme par exemple dans une voiture, une petite échoppe, un compartiment de train ou dans toute autre situation où l’on à très peu de recul.

La qualité des JPEG

L’un des gros avantages avec la marque Fujifilm, c’est que l’on peut travailler en format JPEG et avoir tout de suite des fichiers exploitables. C’est à dire que l’on a des images enregistrées sur une carte SD qui n’ont pas besoin de subir un retraitement. Certes la guerre des couleurs, de la profondeur de champ ou du flou fait rage sur les réseaux sociaux et les éditeurs de logiciel photo ont encore de beaux jours devant eux.

Néanmoins lorsque l’on prend beaucoup de photos, ce n’est pas rentable d’investir du temps dans le post-traitement. La retouche photo est réservée aux photographes qui vont publier une, deux ou trois photos par jour. Pour les autres ce sont de longues nuits blanches assurées.

Ce qui est fantastique avec Fujifilm, c’est que l’on peut retrouver les simulations des filtres d’antan. Velvia, Supéria ou Astia et Eterna, elles sont toutes là. Cela permet de gagner un peu de temps et de bidouiller sur place.

Les deux emplacements du X-Pro 3
Les deux emplacements des cartes SD du X-Pro 3

A noter: il est désormais possible d’embarquer deux cartes SD dans le boitier du X-Pro 3. C’est un point très positif, à noter que cette tendance se généralise pour l’ensemble des boitiers.

Par contre ce n’est pas parce que vous avez deux espaces pour installer vos cartes mémoires que vous sécurisez vos prises de vue. Si vous souhaitez être sûrs de ramener des images de vos reportages, il vaut mieux avoir deux boitiers.

Le viseur optique ou numérique

Le viseur télémétrique du X-Pro 3
Le joli viseur du X-Pro 3 de chez Fujifilm

Il paraîtrait que le viseur optique du X-Pro 3 est sensationnel. Certes le petit écran installé dans l’œilleton du X-Pro 3 est parfait, mais il était déjà très bon sur le X-Pro 1. Les fans du fabriquant japonais n’y verront donc pas un avantage décisif. Par contre ceux qui changent de constructeur risquent vraiment d’apprécier et d’être surpris.

Une chose est sûre. Avec les années il devient de plus en compliqué d’utiliser le viseur numérique. En effet cela fatigue l’œil. Donc un système optique permet de prendre des photos sans trop être perturbé par le petit écran LCD. Ceux qui ont les yeux sensibles y verront un confort et un vrai plus.

Utiliser le viseur optique permet également d’épargner la consommation de la batterie. Mais surtout le viseur optique améliore votre prise de renseignement en vous montrant ce qui se trouve autour de votre cadre un peu à la façon de tout les télémétriques argentiques. Et pour la composition de l’image croyez nous, cela aide vraiment. Enfin dernier argument et c’est le plus important avec la visée optique vous préservez vos yeux. En effet regarder un écran toute la journée accélère la fatigue de votre œil.

Seul point négatif il n’est pas possible de visser un œilleton sur le X-pro 3, contrairement au X-Pro 1. Entre 2012 et 2019, le pas de vis a disparu du viseur. Le x-pro 3 démontre une fois de plus qu’il est une version plus marketée et plus chère mais qu’il offre moins de confort. Néanmoins les performances du boitier viennent un peu gommer cette décôte.

Les points (très) forts du Fujifilm X-Pro 3

1. L’ergonomie, un vrai retour aux sources de la photographie

Fujifilm la vue arrière du X-Pro 3
L’ergonomie du joli boitier X-Pro 3

La prise en main du boitier a encore été améliorée et c’est vraiment agréable. Il y a donc maintenant une aspérité un peu plus prononcée à l’avant et à l’arrière du boitier. Et ce détail est vraiment un plus et cela démontre une véritable réflexion sur ce boîtier de la part de l’équipe qui a conçu le boitier.

Néanmoins pour ceux qui sont habitués à photographier avec des reflex et avec un grip, la comparaison est impossible. Un gros boitier sera toujours plus agréable pour la prise en main. Et il sera également toujours plus confortable pour travailler en studio.

Pour ceux qui n’arrivent pas à se faire à la prise en main il est possible d’acheter une petite poignée pour une centaine d’euros supplémentaire. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Oui si vous utilisez des objectifs lourds et encombrants.

Bref ce boitier donne vraiment envie de photographier. Le pari de la marque japonaise est plutôt réussi.

Un boitier que l’on peut personnaliser, mais est-ce vraiment utile ?

Comme pour la plupart des boitiers récents, il est désormais possible d’assigner une fonction à chaque bouton. Néanmoins il faut être patient et se rappeler des fonctions que l’on a attribué à chaque bouton.

Pour personnaliser les boutons, c’est très simple il suffit d’appuyer deux secondes sur le bouton « DISP BACK ».

Néanmoins il faut reconnaître très souvent que la personalisation des boutons est un peu l’artifice qui permet en général aux marques de balayer d’un revers de main les critique sur la mauvaise conception de certains boutons ou fonctions du boitier.

2. La rapidité de la mise au point

Une chose est sûre, c’est que la mise au point est ultra-rapide et elle n’a plus rien à voir avec celle du X-Pro 1 qui était parfois lente et laborieuse. Surtout la nuit ou au bord de la mer. Avec le X-Pro 3 il devient assez confortable de viser et c’est idéal pour la photographie de rue. La mise au point la nuit est un peu plus compliquée, voir impossible lorsqu’il fait trop sombre.

Le déclencheur est ultra sensible et il est même possible de déclencher deux fois en moins d’une seconde.

3. Un boitier fabriqué au Japon

Un boitier en titane
Un boitier fabriqué au Japon

Certes le X-Pro 3 vaut plus cher qu’un XT3. Mais ces boitiers sont construits (assemblés) dans des usines différentes et dans des pays différents. Le dernier boitier de chez Fujifilm a donc été assemblé au Japon contrairement au XT4. C’est donc un sacré plus et un gage de qualité. Les différences de prix peuvent s’expliquer ainsi, que l’on soit en Chine ou au Japon les coûts ne sont pas les mêmes.

Assembler ce boitier de la gamme X-pro au Japon donc un parti pris de la part de l’équipe qui a mis au point ce boitier. Les japonais ont fait le choix d’investir de l’argent dans l’assemblage et de rémunérer des spécialistes japonais pour le faire. Cela augmente donc logiquement le prix de l’appareil, néanmoins le X-pro 3 n’est pas aussi robuste que le X-Pro 1. Par exemple les plastiques se décollent.

mise à jour : Après trois années d’utilisation intensive, les deux écrans arrières ne fonctionnent plus et l’un des deux emplacements de carte SD est également hors service. Pour la longévité du X-pro 3 – Fabriqué au Japon – on repassera.

4. Le X-Pro 3 filme en 4K

Bien que les personnes qui se tournent vers la gamme X-Pro soient des photographes convaincus, il est important d’avoir un boitier polyvalent et qui soit capable de délivrer une qualité satisfaisante en vidéo. Avec cette possibilité, ce boitier devient un « couteau suisse » pour les professionnels de l’image.

Un bon point pour ce nouveau boitier, c’est l’apparition du mode Eterna, qui permet de simuler un mode cinema pour vos vidéos ou vos photos.

C’est d’ailleurs le fait qu’il puisse enregistrer en 4K qui donne à cet appareil photo un avantage décisif. Son prédécesseur filmait toujours en HD comme pour le x-pro 1. Et lorsque l’on sait que c’est aujourd’hui le 4K qui est la norme il est compliqué d’investir du temps, des déplacements et de l’argent sur un boîtier qui ne donne pas accès à une qualité vidéo suffisante.

Attention le X-Pro 3 n’est pas stabilisé, néanmoins certains objectifs de la gamme Fujinon XF le sont. C’est le cas par exemple du 10-24 mm, du 18-80 mm et du 50-140 mm. Dans tous les cas il vaut mieux filmer avec un trépied et ce afin de pouvoir en retirer des fichiers exploitables.

Filmer avec le X-Pro 3, un exercice compliqué

Il faut reconnaître que nous avons essayé de filmer avec le X-Pro 3 et l’exercice se révèle un peu compliqué. Et nous vous expliquons pourquoi.

Pour passer en mode vidéo, rien à changer ou presque par rapport aux modèles précédents. Il faut aller dans le menu drive, choisir le mode vidéo, puis pour les objectifs qui ne sont pas débrayables, il faut penser à mettre la petite mollette avant sur M (M comme mise au point manuelle).

Ensuite comme le boitier n’est pas stabilisé, il faut faire vraiment attention à ne pas bouger. Il peut-être intéressant de passer la dragonne autour du coup et de shooter les bras tendu et ce pour stabiliser au mieux le boitier. Ou alors de se caler l’épaule droite contre un mur ou un poteau (Par contre il doit être très agréable de filmer avec un stabilisateur trois axes étant donné que le X-Pro 3 est assez léger et compact.)

L’idéal est de filmer en fixant l’appareil sur un petit pied portatif, c’est ce qu’il y a de moins cher et de plus efficace.

Par contre il est déconseillé de filmer plus de quinze minutes d’affilée avec ce boitier car il a tendance à surchauffer. Oui, cela nous est arrivé alors que nous nous servions du X-pro, 3 avec le 50-140 mm, comme deuxième boitier lors d’une interview.

Enfin la gestion de la balance des blancs est assez fastidieuse et les différentes options ne permettent pas d’ajuster rapidement la balance des blancs pour contrecarrer une source de lumière artificielle.

Le gros point négatif étant la supression de la prise HDMI. À ce niveau de soit-disant exigence, c’est vraiment inconpréhensible.

5. Un boitier « résistant conçu pour durer »

Le X-Pro 3 en Titanium est disponible en série classique avec un boitier en titane. Mais pour ceux qui recherchent encore plus de résistance, Fujifilm propose une finition supérieure pour deux cents euros de plus. La finition « duratec » est une option proposée aux potentiels acquéreur d’un Xpro-3. La promesse est de gagner en résistance à la rayure. Les modèles les plus résistants ont été baptisés Xpro-3 Duratec black ou Xpro-3 Duratec silver. C’est aussi une ficelle du marketing pour vous vendre un produit encore plus cher. À l’usage nous avons constater des éclats de peintures sur le X-Pro 3 là où il y avait avant des rayures avec le X-Pro 1.

Nous avons fait le choix du boitier standard en titanium noir. Car les objets électroniques n’ont jamais pour vocation de durer éternellement. D’autre part c’est la finition la plus discrète et les deux cents euros économisés serviront à acheter le X-Pro 4 ou le GFX100S.

Les critiques injustifiées sur le boitier Fujifilm X-Pro 3

En visionnant des heures de vidéos sur Youtube en anglais, nous nous sommes aperçus qu’il y avait toujours les mêmes critiques qui revenaient. Le problème du trépied, le problème de l’écran difficilement accessible. Alors que le véritable problème du X-Pro 3 c’est plutôt son prix. En effet, 2000 euros contre 1200 euros pour les deux précédents X-Pro, Fujifilm a fait fort. Néanmoins c’est un boitier de niche sans véritable concurrent. Donc il est plus facile pour l’entreprise japonaise de fixer un prix élevé et de gagner de l’argent sur ce pauvre boitier.

1. La légende du trépied qui empêche de se servir de l’écran arrière ?

Le X-Pro 3 avec son écran arrière presque entièrement déplié
Le X-Pro3 sur un trépied avec l’écran entièrement déplié

Elles sont nombreuses les vidéos qui circulent sur internet et qui prétendent qu’il serait impossible d’utiliser le boitier X-Pro 3 sur un trépied. Cette allégation est très discutable car il est tout à fait possible d’utiliser l’écran du X-Pro 3 lorsqu’il est fixé sur un trépied. Certes critiquer c’est toujours le moyen d’attirer l’attention. C’est même un sport qui comptent un grand nombre d’adeptes. Dire que le boitier n’est pas « utilisable sur un trépied, c’est une remarque judicieuse qui permet surtout de démontrer à son audience que l’on a tout analysé et que l’on est intelligent. Néanmoins il existe des trépieds que l’on peut utiliser avec ce boitier. Il s’agit notamment des derniers modèles que l’on peut trouver sur le marché, ceux dont la platine est coulissante.

Pour Fujifilm ce n’est même pas un débat puisqu’ils ont ouvertement orienté ce boitier pour une visée à l’oeil pour du reportage ou de la street photographie.

Attention, les connectiques de l’écran arrière sont vraiment fragiles. Et Fujifilm propose des réparations autour des 350 – 380 euros. Désormais le service SAV se trouve au Portugal et tous les apareils photos sont acheminés là-bas en avion. C’est un choix assez étrange pour être signalé.

2. Impossible de viser en levant les bras ?

Pour viser au dessus d'une clôture il suffit de retourner l'appareil
Pour viser au dessus d’une clôture il suffit de retourner l’appareil

De nombreux spécialistes ont mentionné que l’écran du X-Pro 3 empêchait une utilisation de l’appareil lorsque l’on souhaite viser au dessus d’une barrière où au-dessus de la foule. C’est vrai. Mais lors du test du Fujifilm X-Pro 3, pour contourner ce « problème » on s’est rendu compte qu’il suffisait de prendre l’appareil photo à l’envers. Certes on peut trouver cela problématique, mais c’est déjà une solution. Il faut rappeler également que tout l’intérêt de l’écran c’est qu’il permet une visée à l’ancienne de type Rolleiflex.

3. L’écran arrière ne pivote pas à 180 degrés

un écran réversible pour le nouvel X-Pro
Le fameux écran du Fujifilm X-Pro 3

C’est faux, car en installant une petite glace. Trêve de plaisanterie, le X-Pro 3 n’est pas fait pour parler tout seul, face caméra. Il est en effet impossible de retourner l’écran. Pour cela vous avez votre smartphone et la qualité d’enregistrement en 4K devrait être largement suffisante pour Youtube. D’autre part si l’écran pouvait pivoter à 180 degrés, il serait impossible de viser à la ceinture. Encore une fois, un écran déporté poserait d’autres problèmes. Si votre principale contrainte est de vous voir lorsque vous vous filmez optez donc pour la gamme XT de Fujifilm ou alors tournez vous vers le GH5 Lumix de chez Panasonic.

Un écran disparaît et c’est la crise chez les commentateurs

L’écran n’est pas un problème, le constructeur allemand dont le logo est une pastille rouge à quant à lui tout bonnement supprimé l’écran arrière. Cela concerne évidemment la sortie du boitier M10 de chez Leica. Finalement on trouvera toujours des gens pour polémiquer ou pour critiquer juste pour faire des vues sur Youtube.

Chez Fujifilm, l’avantage de cet écran, c’est surtout qu’il est protégé et qu’il demeure invisible. Durant le test du X-Pro 3 nous nous sommes rendus compte que c’était un véritable avantage d’avoir un écran replié et protégé. Cela lui épargne donc d’éventuels chocs, mais surtout étant donné que c’est un écran tactile, il n’est pas activé par le visage ou le nez lors de la visée. Il y a donc beaucoup d’avantages à ne pas avoir un écran apparent accessible en permanence. Comme la possibilité de passer plus de temps à regarder ce qui se passe autour de soi. La limitation des écrans a aussi du bon, tout comme la visée optique. Photographiez au naturel, pourrait être l’un des slogans pour ce X-Pro 3. Et cela vous évitera d’avoir un œil tout rouge à la fin d’une journée de prise de vues.

Les Vrais points faibles rencontrés lors du test du Fujifilm X-Pro 3

Suchauffe en 4K, fragilité des emplacements SD, erreurs d’écriture sur la carte, panne en série de l’écran arrière et de l’écran LCD, plus grande sensibilité aux rayures, plastique qui se décollent. Avec le temps ce boitier se détériore assez vite. Et la liste est longue. Plus de prise HDMI, pas de vraie prise micro. 

les problèmes d'écritures après trois années d'utilisation
les problèmes d’écritures après trois années d’utilisation – défaut visible à gauche

1. La recharge des batteries

La nouvelle batterie du nouveau boitier de chez Fujifilm
Une nouvelle version de batterie pour le X-PRO 3

Concernant ce nouveau boitier, il n’existe plus de chargeur de batterie. Et si vous en voulez vraiment un il va falloir mettre la main à la poche. C’est dommage mais c’est ainsi. Laisser l’appareil sous tension pour charger la batterie via le port USB d’un ordinateur c’est un peu bizarre.

Le temps de charge complet est de cinq heures et il n’est pas mentionné dans le livret du propriétaire s’il est possible de recharger la batterie sur l’allume cigare de la voiture ou via un chargeur de batterie externe. A terme il faudra forcement s’équiper d’un chargeur à brancher sur secteur.

Attention dès que vous faîtes un peu de vidéo la batterie se décharge à toute allure.

La batterie originale à droite et une batterie générique à gauche
La batterie originale à droite et une batterie générique à gauche

Petite information, il est possible d’utiliser les anciennes batteries (uniquement sous sa propre responsabilité). La batterie du X-Pro 3 est la NP-W126 S et pour les X-Pro 2 et X-Pro 1 la batterie était la NP-126.

2. Le prix du boitier

Il est clair que le prix du X-Pro 3 peut en refroidir plus d’un. C’est d’ailleurs ce prix qui est la raison d’un achat tardif en ce qui nous concerne. Oui vous avez bien lu nous avons payé plein pot ce boitier. Et nous ne sommes ni payés, ni rétribués par la marque.

Comme nous l’avons mentionné un peu plus haut, le boitier est une belle alternative au système élitiste de chez Leica.

Pour information l’achat de notre X-Pro 1 et d’un objectif 14 mm a été motivé par le prix de la focale fixe Leica M Summicron 24 mm de chez Leica. Dans un cas nous avions juste un objectif. Et pour le même prix, Fujifilm proposait un boitier et un objectif équivalent à une focale de 21 mm.

3. La simulation Velvia et les autres

Sur le X-Pro 1 la simulation de la pellicule Velvia était juste parfaite, par contre lors du test du Fujifilm X-Pro 3 elle s’est révélée être légèrement plus saturée. Résultat il vaut mieux se tourner vers les autres simulations  de films telle que : « Astia ». En cas de temps vraiment gris, la simulation Velvia viendra pour dynamiser les couleurs de votre image. Autre solution, si vous êtes un fan de la simulation Velvia, il suffit de surexposer d’un tiers de diaphragme et les couleurs seront moins saturées. (+ 1/3)

Pour dynamiser votre image vous pouvez également passer par le nouveau réglage disponible : le couleur chrome FX bleu. C’est un réglage qui permet de dynamiser les bleus directement depuis votre boitier. C’est une alternative intéressante à la simulation Velvia.

Attention si vous prenez vos photos en RAW, vous devrez appliquer la simulation de film en post-traitement. Puisque par définition le format RAW est un format brut.

4. La prise casque et micro en mode vidéo

Il faut un adaptateur pour brancher un micro sur le boitier x-pro 3
Il faut un adaptateur pour brancher un micro sur le boitier x-pro 3

La prise casque et le raccord USB-C

En ce qui concerne la prise pour le casque, il faut acheter un raccord jack 3,5 mm (standard) vers USC-C. Cela vous coutera une dizaine d’euros. Par contre même avec un raccord USB-C vers prise Jack. Pour l’instant le montage ne marche pas, il faut peut-être un raccord spécial.

La prise Micro n’est pas standard

Par contre en ce qui concerne la prise micro, il y a un gros hic. En effet il est impossible de brancher un micro en direct sur le boitier x-pro 3. Des investigations sont en cours. Il faudrait en fait acheter un raccord JJC 2,5 mm vers une prise jack 3,5 mm.

Bref le X-Pro 3 montre encore une fois ses limites en matière de vidéo. Attention en mode 4K, le boitier surchauffe très rapidement.

L’absence de prise HDMI

Au vu des problématiques des connectiques qui cassent et qui rendent l’écran arrière inutilisable, il est vraiment dommage de ne pas avoir de prise micro HDMI. Pour rappel, le x-pro 1 possédait une prise mini-HDMI. Le X-pro 3 n’a plus de prise dédié à la vidéo et la seule prise HDMI ne permet pas de connecter le boitier avec un petit écran. Même en essayant d’utiliser une prise usb-c vers hdmi.

5. Faire la mise au point la nuit

Si vous essayez de faire des photos pendant la nuit vous allez vous confronter très vite au problème de la mise au point. La nuit dans le capteur on ne voit pas grand chose. Avec une large focale vous avez une chance d’avoir des photos nettes par contre à partir de 70 mm (équivalent au 50 mm en APSC) il devient très compliqué de sortir des photos correctes. La mise au point manuelle est elle aussi vraiment très compliquée à effectuer. D’autre part concernant l’exposition soit c’est beaucoup trop clair, soit c’est beaucoup trop sombre.

6. Le mythe de la peinture plus résistante

Tous les spécialistes en la matière vous expliqueront un point important. Le fait de rendre une surface plus dure la rend plus sensible aux rayures.

Diverses remarques à propos du Test du boitier X-Pro 3 de chez Fujifilm

Pour tirer toute la quintessence de ce boitier il vaut mieux utiliser des objectifs Fujinon avec le sigle XF. Beaucoup de pseudo-spécialistes chantent sur des vidéos les louanges de sous-marques, mais celle-ci n’ont jamais d’autofocus. Il est donc logique qu’il soient donc moins chers. Les prix indiqués sont souvent mentionnés sans les droits de douane. Pour éviter toutes sortes de taxes, ces objectifs compatibles fuji sont souvent de véritables casse-tête à utiliser. Les aberrations chromatiques et le manque de piqué sont définitivement leur points faibles. Sans parler de la quasi-absence de SAV.

1. Quels objectifs privilégier ?

Le joli 35 mm 2 équivalent à un 50 mm
Quels objectifs choisir pour le X-Pro 3 ?

Il existe des focales fixes 35 mm (eq. 23 mm) et 23 mm (eq. 35 mm) qui sont disponibles en 1,4 ou en 2. Il vaut mieux privilégier les objectifs qui ouvrent à 2. Car il sont moins encombrants et plus légers. Ils ont également un meilleur piqué et surtout la mise au point est plus rapide. A noter que sur les objectifs Fujifilm qui ouvrent à 2 (le 35 mm et le 23 mm) la mise au point est vraiment silencieuse. Le silence est vraiment utile lorsque l’on réalise des vidéos. Et en plus pour les objectifs ouvrant à 2, ils sont moins chers et moins encombrants. L’idéal c’est donc d’utiliser le 35/2 ou le 23/2 sur un boitier télémétrique Fujifilm.

En ce qui concerne les objectifs pancakes de chez Fuji. Il faut encore attendre un peu. Certes les 18 mm et le 27mm sont très séduisants néanmoins ils ont tendance à pomper beaucoup pendant la mise au point et ils ne sont pas monoblocs. C’est à dire que l’objectif sort du fût lors de la mise au point. Ce qui d’une part n’est pas très esthétique et qui d’autre part est très gênant en terme d’étanchéité (humidité et poussière).

2. La sangle Fujifilm

En ce qui concerne la sangle, rien à redire, elle est noire et discrète. De plus Fujifilm a eu le bon goût de ne pas inscrire le nom de la marque en blanc sur cette jolie sangle. Résultat on peut l’utiliser sans se faire repérer de trop loin. Par contre nous vous déconseillons d’utiliser les petits anneaux métalliques car ceux-ci abîment à la longue les petites œillères métalliques de l’appareil photo.

3. La créativité au bout des doigts

Ce qui est vraiment bluffant avec ce tout petit appareil photo, c’est qu’il est possible de faire des réglages qui autrefois étaient réservés aux logiciels de photos.

On peut par exemple changer la taille du grain, c’est à dire de passer à un grain fin à un grain plus gros sans forcément passer par la molette des ISO. (Pour rappel, plus on augmente le nombre d’ISO et plus le grain devient gros. Cela était surtout valable en argentique).

Pour les fans de surimpressions, il est désormais possible de prendre jusqu’à neuf photos différentes et de gérer leur assemblage. Le boitier X-Pro 3 propose des modes de fusion différents. Et ce afin d’améliorer le rendu.

Les caractéristiques techniques du X-Pro 3

dimensions du boitier : 82,8 x 140,5 x 46,1 mm

poids du boitier : 447 grammes

type de viseur: hybride ou optique

écran LCD escamotable et tactile : 7,6 centimètres, 1 620 000 points

format photo: CMOS 26,1 millions de pixels (JPEG ou RAF)

format vidéo: 4K à 30 images par seconde (4K DCI 30P en 4:2:0 – 8 bits en interne)

capteur : X-Trans BSI CMOS 4 couplé au X-Processor 4

taille du capteur: APS-C (coefficient multiplicateur de 1,5 par rapport au plein format 24×36 mm)

mode rafale : jusqu’à 11 images seconde en obturateur mécanique et jusqu’à 20 images secondes en obturateur électronique.

crédits photos : Yann Vernerie