La Basilique du Sacré Cœur et l’histoire de Montmartre

La construction de la basilique du Sacré Cœur est indissociable de l’histoire de Montmartre. En effet si on doit cet édifice religieux sur le sommet de la butte Montmartre c’est surtout pour pacifier et urbaniser l’un des quartiers les plus problématiques de Paris.

L’histoire du Sacré Cœur et de la butte Montmartre

La Basilique du Sacré Cœur en fin de journée
La Basilique du Sacré Cœur en fin de journée

Cette superbe basilique blanchie par les ans doit son existence à la guerre Franco-Prussienne ainsi qu’à la Commune. En effet la fin du XIX ème siècle est assez mouvementé. La défaite de la France face à la Prusse, la perte de l’Alsace-Lorraine ne fait qu’attiser un sentiment de déclin et d’injustice. Les débuts de la III ème République sont balbutiants, les Républicains s’opposent alors aux Monarchistes. Mais l’évènement qui marqua l’histoire de France  fût la « Commune de Paris ». Une révolte longue de 72 jours qui s’étala entre le 18 mars 1871 et le 28 mai 1871. Un épisode tragique qui se termina par une semaine sanglante entre le 21 mai et le 28 mai.

A cette époque, le baron Haussmann a notablement fait évoluer l’urbanisme à Paris. Et désormais les parisiens les plus pauvres vivent majoritairement dans l’Est et le Nord de la capitale. Les inégalités sociales et la misère couplées aux provocations des monarchistes ont abouti à l’un des épisodes les plus sanglants de notre histoire. L’un des épicentres de la révolte fut Montmartre. En effet assez vite la rue Lepic et la rue Myrha deviennent assez vite des points chauds parsemés de barricades. Les insurgés occupent une position dominante et les autorités de l’époque comprennent vite qu’il faudra faire évoluer l’urbanisme de la butte Montmartre pour éviter que l’histoire ne se répète. C’est aussi l’occasion de tirer un trait sur une tragédie hors norme, qui prendra place dans les livres d’histoire des écoliers.

Montmartre la fin d’une histoire

La basilique en noir et blanc
La basilique en noir et blanc

Dès la fin 1872 le sommet de la butte Montmartre est donc choisie pour l’édification d’un grand monument parisien. En 1873 une loi est voté permettant ainsi à l’archevêque de Paris, de se procurer les terrains nécessaires via l’expropriation et d’entreprendre ainsi la construction de la basilique. C’est ainsi que ce célèbre monument parisien viendra écraser pour toujours l’image d’une butte acquise autrefois aux communards parisiens. Le seul vestige de ce tragique épisode reste la rue du Chevalier de la Barre.

Le Sacré Cœur et la construction d’un monument iconique

Un plan serré sur le Sacré Cœur
Un plan serré sur le Sacré Cœur

Afin de lancer la construction d’une église hors norme un concours est organisé.  Le comité sera présidé par Charles Garnier en personne. Pour mémoire Charles Garnier est l’architecte de l’Opéra Garnier. A la suite de cet appel à candidature, ce sera Paul Abadie qui sera choisi. Son projet est audacieux puisqu’il s’est inspiré de la Grande Mosquée Sainte-Sophie à Istanbul.

La construction du Sacré Cœur, débutera donc en 1875. Mais très vite le chantier est confronté à des difficultés typiquement parisiennes. Sous la butte Montmartre se trouvent des anciennes carrières de pierre. Ces roches qui ont été extraites du sol pour édifier Paris rendent la butte extrêmement fragile. D’autant plus fragile au vue de l’immensité et de la fragilité de l’édifice en construction. En effet les arches et les coupoles ne supporteront pas une modification des sols.

Après de long et coûteux travaux de consolidation, le bâtiment est achevé en 1914. L’histoire est parfois cruelle. Ce monument parisien qui avait été voulu pour penser les plaies de la guerre franco-prussienne sera finalement achevé l’année du début de la première guerre mondiale.