Marco Polo, Nicolas Bouvier les grands voyageurs ont laissé une trace incommensurable sur l’imaginaire collective. Mais qu’en est-il réellement?
Et si voyager rendait heureux ?
Partir et tout laisser derrière soit. Cela peut provoquer pour certaines personnes un électro-choc. Partir permet d’oublier momentanément les tracas et les habitudes du quotidien. Et lorsque vous ajouter à cela la surprise de choses que l’on imaginait pas avant.
Il y a donc dans le voyage plusieurs procédés qui permettent d’être heureux.
L’état d’esprit avant le départ
Le voyage c’est un avant tout un rendez-vous. Un peu comme noël lorsque l’on était enfant. A ce titre le voyage fonctionne un peu comme un réflexe pavlovien. Les dates de départ en voyage sont généralement connues à l’avance et on s’en fait une joie. Le voyage avant même le fait de partir c’est de l’espérance. Et l’espérance est fondamentale pour bien vivre et pour supporter son quotidien. En quelques sortes l’espoir permet de dépasser son quotidien.
L’excitation pendant le départ
Encore une question d’état d’esprit et d’attitude. Les jours qui précèdent le départ vont permettre de ce focaliser sur le présent. Et pour être heureux il faut s’ancrer dans le présent « carpe diem ». Vivre l’instant à 80% et avoir foi dans le futur à 20%. Vous en doutez ? voici une liste des 25 choses à faire pour rendre quelqu’un heureux et voyager fait partie de la liste.
Cette excitation est d’autant plus renforcée que les proches renvoient une image positive à celui qui va voyager.
Une nouvelle vie possible
Le voyage est une expérience positive. Il nous ouvre de nouveaux horizon et c’est une occasion qui permet de progresser et de grandir. Et même si la destination a une influence relative sur notre sentiment de bien-être il faut reconnaître que le fait de vivre à l’extérieur et d’être exposé à la lumière naturelle a un impact positif sur notre façon d’être.
Le voyage et la découverte
Ce qu’il y a d’excitant avec le voyage, c’est que ses bienfaits semblent avoir une action immédiate sur le corps et sur l’esprit. Un voyage c’est un peu comme un film. On rencontre des tas de gens, étant donné que l’on se déplace on multiplie les interactions humaines. Surtout lorsque l’on voyage dans des destinations très touristiques comme Barcelone, New York et que l’on vit en suivant les chemins des backpakers qui voyagent d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse. L’homme est un animal social qui a besoin de communiquer.
Ce que vous ne devez absolument pas faire pour que voyager reste une expérience positive
Si vous souhaitez vraiment tirer le maximum de vos voyages alors vous ne devez surtout pas faire de liste de voyage. Etant donné que les lieux touristiques attirent très souvent des gens qui voyages pour de mauvaises raisons, vous risquez de revenir déçu. Voyager c’est avant tout errer dans but et sans a priori. Si vous avez une liste (la fameuse bucket list) vous rencontrerez des gens qui voyagent pour collectionner les lieux. Des gens pour qui la photographie est au service de l’image que l’on souhaite transmettre.
Pour que votre voyage reste une expérience positive vous ne devez pas être heureux de dépenser votre argent. C’est même la pire des conneries à faire. Un voyage, c’est un moment de la vie. Et à aucun moment les expériences que l’on vit ne se mesure en argent dépensé.
Les illusions de ceux qui croient voyager
Après avoir listé une foultitude de points positifs il faut aussi savoir faire l’analyse de ce qui nous rend heureux ou pas. Voici quelques éléments de réflexions à prendre en considération. Avant d’avaler les discours magnanimes et dithyrambiques des médias spécialisés sur le voyage (dont nous faisons partie).
Dépenser sans compter, un calcul valable uniquement à court terme
Mais si le voyage rend heureux c’est aussi et surtout parce qu’il est parfois fondé sur une illusion. Et oui, le train de vie de ceux qui voyagent est tout simplement indécent. Pendant un voyage d’une semaine on va très facilement dépenser 200 euros par jour. Avion, restaurant et hôtel lorsque l’on cumule le tout on se rend compte que voyager coûte très cher. Et même si l’on voyage de manière plus modeste, il faut avoir au moins avoir la décence de reconnaître que l’on ne pourrait pas vivre 365 jours en dépensant 50 euros par jours sans avoir des rentrées d’argent en face.
En voyage on ne se refuse rien, plats en sauce, desserts, soirées, excursions en tout genre, saut en parachute, jetski ou saut à l’élastique. Donc forcément à ce rythme la on aime les vacances mais on est un peu éloigné de ce qu’est vraiment la vie.
C’est à ce moment que le voyage devient un gigantesque casino. On dépense sans compter et parfois cette fuite en avant ne sert qu’à se mentir à soi-même. Soyons prudents avec le voyage. Profitons de la vie, profitons de chaque instant au lieu de tout repousser à plus tard.
Le voyage, un vecteur marketing puissant
Dans nos sociétés contemporaines le voyage a été érigé en modèle. Il suffit de se balader sur des sites pour être inondé d’information positives sur le voyage. A force de recevoir cette information nous fabriquons une histoire positive autour du voyage.
Certains utiliseront le voyage pour vous vendre des formations sur l’immobilier. D’autres vous vendront des formations de photos, de montages vidéos ou de drone pour vous « aider » à atteindre la liberté financière. Sans parler de toutes ces formations bidons sur la motivation et le « mindset » (état d’esprit ndlr).
Voyager c’est avant tout un état d’esprit qui est à l’opposé de la reconnaissance sociale. Voyager c’est se mettre à l’écart de la société, c’est être en marge. Chercher de la reconnaissance sociale par le voyage, ce n’est plus du voyage mais de l’exhibition. Et certains hommes que nous avons connu autrefois explorateurs solitaires ne sont plus très loin de ce triste constat peu enviable.
Le business peu recommandable des formations en ligne
« Devenir libre en devenant un nomade digital – addict à la wifi, aux plateformes de freelances et au travail de nuit »
Chacun vit comme il veut. Nous avons tous un besoin de reconnaissance plus ou moins fort. Néanmoins cela n’empêche pas de faire d’essayer de faire la part des choses. Et surtout de se tenir éloigner des margoulins qui achètent de la publicité sur les réseaux sociaux pour vendre des choses qui n’existent pas. Sans parler de ceux qui essayent de vous vendre des micro-aventures, le nouveau mot à la mode pour vendre des balades à côté de chez vous. Le marketing est une sorte de corne d’abondance inépuisable. Et même les banques s’y mettent afin de vous vendre toujours plus de cartes, d’assurances et de services destinés à vous assurez une sérénité lorsque vous partez en voyage.
« Ma dernière création pour tout plaquer et partir voyager autour du monde »
Même si nous ne consommons pas les formations de ces vendeurs de pacotilles nous sommes exposés encore et toujours au message voulant que voyager est une expérience positive. Hors toute expérience est positive et le voyage n’est qu’une expérience parmi tant d’autres.
bon voyage.
crédits photos: Yann Ve