Naviguer au Cap Horn par 70 noeuds de vent

Ils sont nombreux les marins qui, lorsqu’ils entendent parler du Cap Horn, se remémorent inlassablement les récits d’aventuriers qu’ils ont pu lire dans leur jeunesse. Des générations d’hommes et de femmes ont été bercés par des histoires maritimes qui mêlent à la fois la peur et l’espérance, la joie et la tristesse. Tout ce qui fait que naviguer au Cap Horn est un délice ou un enchantement qui parfois débouche sur une fortune de mer qui mène à une détresse ou à une tragédie.

Passer le Cap Horn est une chose incroyable et indescriptible
Le Cap Horn un jour de tempête avec 70 noeuds établis

Le Cap Horn, le bout du monde est ici

Même si les techniques de navigation ont évolué, même si l’on connaît sa position en temps réel, le Cap Horn reste l’un des endroits les plus dangereux de la planète. Le Cap Horn est d’ailleurs considéré comme étant l’Everest de tous les marins du monde.

Les bateaux modernes nous protègent bien mieux des éléments, des tempêtes et parfois des rochers. Un risque plane toujours sur les marins qui traînent dans les parages. L’Armada Chilienne est certes sur le qui-vive, mais les eaux glacées de la Patagonie chilienne Antarctique, les vagues immenses et les courants puissants ne laissent généralement guère de chance aux naufragés. La haute mer, c’est le lieu où par excellence un petit problème technique, une petite erreur d’appréciation peut se transformer en catastrophe. Le Horn est une sorte de révélateur, un accélérateur de particules qui est en fait un immense cimetière marin.

Au lever du jour au pied du Cap Horn un albatros s'amuse
Lorsque les albatros sont de sortie c’est que cela souffle fort

Ici, loin de tout, au bout du monde on retrouve intact le plaisir de naviguer. Des masses d’eau qui se déplacent en créant une résistance incroyable au bateau. Les vents soufflent d’une force jamais imaginée. C’est aussi cela ce qui attend tous les marins au bout de la Terre de Feu.

On dit que les vents accélèrent généralement le long de la côte chilienne pour atteindre les 100 noeuds au niveau du Cap Horn. Naviguer au Cap Horn, c’est aussi oublier tous ses repaires de marins et se laisser griser par la hauteur des vagues, la force du vent et la vitesse de bateau. Les mers du Sud sont aussi dangereuses que jouissives.

Le jour où nous avons passé le Cap Horn, il y avait 70 noeuds de vent établi avec des rafales à 84 noeuds. dixit la station de météo locale.

La mer est déchaînée en cette fin du mois de janvier
A bord du Stella Australis à la découverte des paysages du Cap Horn

crédits photos: Yann Ve

Remerciements: Australis, sans qui rien n’aurait été possible. www.Australis.com est une compagnie d’expéditions maritimes spécialisée sur les navigations en Terre de Feu entre Punta Arenas et Ushuaia.