Tous les secrets pour photographier les éclairs

L’été est une période propice pour photographier les étoiles ou la voie lactée car le ciel est clair et les étoiles particulièrement lumineuses. Mais l’été est également la saison où se produit des phénomènes orageux qui peuvent être particulièrement violents. Une masse d’air chaud qui rentre brusquement en contact avec une masse d’air froid dans le ciel peut donner naissance parfois à plusieurs cellules orageuses. Et c’est précisément ce type de conditions qu’il faut pour pouvoir photographier les éclairs.

Toutes les astuces pour photographier les éclairs
Un éclair photographié depuis une plage au Cambodge

Tout savoir pour savoir photographier les éclairs ou la foudre pendant un orage

La saisonnalité des orages et des éclairs qui en découlent est donc très importante. Statistiquement il y a beaucoup plus d’orages en été. L’air de l’atmosphère est particulièrement réchauffé par le soleil. Inutile de rappeler qu’en c’est en été le rayonnement solaire est le plus fort.

Lorsque que l’orage se produit il y a deux configurations possibles: le jour ou la nuit. Pour photographier des éclairs qui se produisent de jour on utilisera d’autres techniques que pour photographier ceux qui se produisent la nuit. 

A. Photographier un éclair la nuit

C’est peut-être ce qu’il y a de plus facile. En effet photographier un éclair la nuit permet de photographier en pose longue. C’est à dire avec le mode bulbe (Pose B), ou en réglant sa vitesse sur 30 secondes lorsque cela est possible. Mais trêve de bavardage, voici les trois points clés pour prendre un éclair en photo la nuit.

1. Utiliser un trépied

Le problème des trépieds c’est qu’ils sont généralement grands et encombrants. Donc on ne les a pas forcément à disposition. généralement nous préconisons l’emploi d’un petit trépied de voyage qui peut être installé rapidement sur le rebord d’une fenêtre ou à l’intérieur d’une voiture.

2. Mettez votre appareil en mode B ou sur une exposition de 30 secondes 

Comme il fait nuit, c’est l’idéal. Le ciel très sombre va permettre de travailler avec une pose longue sans pour autant grillé votre fichier photo. Vous le verrez plus loin mais 

3. Débrayez l’autofocus, réglez la mise au point sur l’infini et supprimez la stabilisation

Pour éviter toute mauvaise surprise il est important de faire deux choses lorsque l’on prend des photos la nuit sur un trépied. Premièrement on retire l’autofocus car le système est incapable de faire une mise au point sur un phénomène aussi rapide qu’un éclair. Et comme l’éclair à lieu à plus de 20 ou 30 mètres on règle l’objectif sur l’infini.

Deuxièmement on retire la stabilisation du boitier et de l’objectif. En effet généralement la stabilisation cinq axes du capteur et la stabilisation de l’objectif. 

Nota Bene:

a. La principale difficulté à laquelle vous risquez d’être confronté, c’est le temps de retraitement de l’image par le boitier lui-même. Après 30 secondes de pose, le boitier compresse l’image pendant une durée à peu près équivalente.

b. Pendant que l’appareil photo enregistre il peut se déclencher un autre éclair. Pensez bien à vous munir d’un chronomètre afin de déterminer à peu près le temps qui passe entre chaque éclair. Deux minutes, trois minutes ou plus.

 

B. Photographier un éclair de jour

Photographier un éclair de jour est un exercice un peu plus délicat et compliqué. Tout simplement à cause de la forte intensité lumineuse qui fait que l’on ne peut pas piéger un éclair en recourant à une pose longue. Il y a beaucoup trop de lumière pour cela.

Pour photographier un éclair, il va falloir recourir à du matériel spécifique. Cet équipement est tout simplement le fameux filtre gris à densité variable. 

1. utiliser un filtre ND

Pour réduire la luminosité du jour on utilise généralement un filtre gris. C’est lui qui va permettre de réduire la lumière du jour. Si les photographes privilégient généralement le filtre variable c’est tout simplement parce qu’il permet d’augmenter la densité du filtre. Ainsi on s’économise de nombreux changement de filtre et on embarque moins de matériel. On est ainsi moins dépendant des conditions de lumières qui peuvent varier lors de la session.

2. réduire les ISO au maximum

C’est également un autre moyen pour limiter la quantité de lumière qui rentre dans le capteur. L’idée étant de réduire la sensibilité du capteur pour allonger le temps de pose et donc augmenter les chances de capturer un éclair, voir même la foudre.

3. fermer (un peu) le diaphragme de l’objectif

Le diaphragme, c’est le dernier levier pour réduire la lumière et de se rapprocher ainsi des conditions de luminosité nocturne. En fermant on réduit la quantité de lumière. Mais attention à ne pas trop fermer car l’éclair risque de perdre en intensité lumineuse. Vous risquez également de perdre quelques ramifications en cour de chemin.

Le Post traitement, l’arme secrète des photographes professionnels ou confirmés

Un éclair pris depuis une fenêtre
Un éclair photographié à Paris

C’est sûrement la partie la plus longue et la plus compliquée, mais c’est cette étape qui donnera à vos photos un rendu incomparable. En entrant dans le post-traitement on sort de la photographie à proprement parler pour rentre dans le monde de la création d’images. Superpositions de photos prises en mode rafales, collages ou modifications des couleurs et des intensités. Avec le post-traitement tous les coups sont permis, il suffit juste d’avoir quelques heures à perdre devant son écran d’ordinateur. D’ailleurs les éditeurs de logiciel photos l’ont bien compris. Désormais les logiciels photos ne sont plus vendus mais proposés à la location sous forme d’abonnement mensuel. Plus c’est intuitif et plus c’est performant mais c’est également beaucoup plus cher.

1. Prendre ses photos en fichiers RAW

Prendre des photos en fichiers numériques bruts, en RAW ou en RAF, c’est pour beaucoup le secret pour des photos réussies. Néanmoins le prix à payer en heures de retouches est assez élevé. 

Etant donné qu’il n’y a jamais eu autant de production d’images qu’en 2020, l’une des clés de la réussite passe désormais par les logiciels de photo et l’abandon du fichier JPG ou jpeg lors de la prise de vue. En effet le format JPEG aurait tendance à trop compresser les couleurs et il contient jusqu’à deux fois moins d’informations pour une même scène.

2. Superposer ses images

Pour donner plus d’intensité à ses images, plus de profondeur dans les couleurs et donc dans les reliefs, certains photographes n’hésitent pas à recourir au procédé du HDR. Cette fonction n’a évidemment rien à voir avec la version grand public qui a été pré embarqué dans tous les appareils photos des téléphones portables. le HDR ne consiste absolument pas en une saturation des images mais plutôt à une superposition d’images parfois « braketé » qui permet d’ajouter à un objet plusieurs nuances de gris, de bleu ou de rouge. 

Dans le cas qui nous intéresse, c’est à dire celui des éclairs, on va pouvoir coller deux ou trois petits éclairs distincts sur une même image et même les déplacer pour qu’ils occupent tout le ciel. On va pouvoir également récupérer des informations sur des parties de l’image qui étaient restées trop sombres.

3. Modifier l’intensité des couleurs par zone

Cette option va permettre d’éclaircir les zones comme le sol et les objets qui étaient dans la pénombre, sans pour autant perdre la luminosité de l’éclair.

Autre possibilité: utiliser un filtre gris dégradé. Assez foncé pour le ciel et assez clair pour le sol.

Utiliser un détecteur de flash, c’est cela la vraie clé du succès…

Pour éviter de filmer en 4K et ensuite de cherchez l’image qui va bien. En se rendant compte finalement que l’éclair, trop puissant a « brûlé » toutes les couleurs, il y a une solution qui n’a rien à voir avec le mode rafale. Et cette solution, c’est d’acquérir un petit boitier que les photographes studios connaissent bien.

Lorsqu’un photographe a plusieurs flash qu’il faut déclencher en même temps il y a deux solutions. Soit passer par le réseau hertzien (émission / réception). Et cela marche très bien. Mais cela ne fonctionne évidemment pas pour les éclairs.

Soit il faut passer par le système qui est le détecteur de flash. Les producteurs d’accessoires proposent donc des détecteurs de flash ou de foudre. Dès que l’accessoire est monté sur la griffe du flash et activé, c’est lui qui va déclencher la photo dès que l’intensité lumineuse va augmenter. Le résultat est bluffant et les déchets assez rares. 

Néanmoins vous ne devez acheter du matériel photo uniquement si vous en avez l’usage. Dans le cas inverse, il vaut mieux recourir à d’autres techniques de prises de vues. Comme par exemple celles que nous avons développées plus haut.

L’inconvénient de ce type de chose c’est qu’il faut se trimbaler en permanence ce petit accessoire. Ce qui nous rappelle une anecdote de guide de haute montagne.

Savez-vous pourquoi un sac photo est lourd ? parce que l’on trouve dedans plein de petites choses légères.  

Saisir un éclair avec un téléphone portable 

Un éclair la nuit filmé au ralenti
Un éclair la nuit filmé au ralenti

Pour le cas des téléphones portables, l’une des astuces les plus répandues, consiste tout simplement à filmer en 4K et au ralenti, un éclair. Vous pouvez également utiliser le mode nuit de votre téléphone portable à condition de le poser sur un endroit stable et ce afin d’améliorer la netteté de l’image. C’est le même principe pour ceux qui ont une Gopro. Ensuite on pourra facilement isoler l’image la plus parlante et la retraiter un peu pour la publier sur les réseaux sociaux. Comme quoi photographier un éclair n’est pas si compliqué que cela.

Les problématiques que l’on rencontre lorsque l’on cherche à photographier des éclairs

La sécurité

Le principal risque est de se faire foudroyer. Tous les chasseurs d’orage vous le diront. Cette pratique requiert beaucoup de prudence.

L’une des solutions les plus efficaces et peut-être la moins dangereuse reste de prendre ses photos depuis sa fenêtre. Pour peu que la vue depuis votre lieu de villégiature soit suffisamment dégagée sur le ciel.

Les éclairs sont masqués

L’une des problématiques pour photographier les éclairs est la présence abondante de nuages. Il se peut d’ailleurs qu’entre vous et les éclairs se trouve une épaisse couche de nuages. Vous ne verrez donc rien hormis d’immenses flashs blancs de temps à autre sans grand intérêt photographique.

La gestion de l’intensité lumineuse

Plus le phénomène orageux se déroule près de vous, et plus il sera compliqué de bien régler votre cellule. En effet un éclair dans les lointains est plus facile à photographier. Car l’éclair plus petit va moins perturber la captation des lumières par la cellule de l’appareil photo. Par contre lorsque l’éclair est proche de vous ,vous devrez réduire votre temps de pose ou bien, fermer un peu le diaphragme. Et ce dans l’unique objectif de réduire la quantité de lumière qui rentre. 

 

Si vous avez des astuces ou des informations à partager, n’hésitez pas à le faire dans la zone commentaire prévue à cette effet. Idem pour toutes vos questions. Inutile de nous envoyer des mails, faîtes en profiter la communauté. Merci d’avance.

Crédits photos: Yann Ve