Dans le tour de l’Europe, il y a bien une ville qui est incontournable. Et cette ville est Venise. Une ville splendide qui fut bâtie il y a plus de quinze siècles sur des îlots perdus dans le fin fond de la mer Adriatique. Cap sur Venise, une ville que l’on surnomme la Reine de l’Adriatique. Car dans cette ville italienne tout est beau. La cité flottante en hiver devient une ville intime. Photographier Venise en noir et blanc c’est déjà une façon de tourner le dos aux clichés colorés qui ont fait le succès et sa perdition face au tourisme de masse.
Venise en Noir et Blanc
A Venise, l’architecture est l’élément centrale de la ville. Une vision qui donne une étrange impression car ici l’un des éléments à disparu. Venise c’est avant tout l’air et l’eau. Ici la terre semble ne pas exister. Et cette impression est renforcée par la quasi absence d’habitants. En effet le tourisme de masse a transformé la vie vénitienne. Les petits magasins traditionnels ont disparu et la vie s’est organisée autour des magasins qui vendent des souvenirs ou des restaurants.
Mais vouloir découvrir Venise sans les touristes, c’est schizophrénique. Nous sommes nous même touristes, nous même acteurs de cette folle machine. Et c’est donc à nous de faire profil bas, d’être le plus discret possible. C’est aussi adopter le style de vie vénitien. En évitant les magasins de souvenirs, les restaurants trop standardisés et les autoportraits à l’aide d’un téléphone. En d’autres termes découvrir Venise c’est essayer d’adopter le langage du corps des Vénitiens en suivant une célèbre maxime : « A Rome fait comme les Romains ».
Vivre comme un vénitien c’est chercher les boulangeries et les marchés improvisés le long des canaux. Prendre un petit café et laisser le temps passer. A Venise il n’y a « rien à voir », il suffit de se laisser porter car ici tout est beau ou presque.
Un air maritime à Venise la fiancée de l’Adriatique
Il faut aller dans le nord de Venise pour commencer à sentir la ville et son rythme. Ici c’est un peu la campagne à Venise, les palais ont presque disparu. Les restaurants bondés et bon marché sont légions et c’est ici que vivent les derniers vénitiens.
Pour voir ces décors il faut se rendre dans l’extrême Est de la ville. Arsenal, Castello et même l’île de Lido sont des mondes qui restent encore un peu à part. Loin de la frénésie du pont des soupirs ou de la place des Doges, ces quartiers offrent quelques tranches de vie vénitiennes. On voit du linge aux fenêtres. Prendre « le large » dans cette lagune de l’Adriatique n’est finalement pas si compliqué.
Les plus aventureux se rendront peut être sur l’île de Torcello. Une île champêtre composée de grands prés et de quelques marais. L’une des rares traces de « la culture vénitienne » c’est Santa Fosca. Une église de style Byzantin qui depuis son campanile permet d’embrasser du regard toute l’île de Torcello.
Nul besoin de s’équiper d’un guide pour visiter la ville. Il suffit de prendre le vaporetto. A Venise l’architecture existe aussi grâce à la navigation.
La trépidante vie des canaux
appareil photo utilisé: Leica M6, objectif 35 mm – ouverture 1,4
pellicule noir et blanc : Ilford, HP5, 400 Asa
crédits photos: Yann Vernerie