Le Serpent ou l’histoire d’un tueur en série du voyage ?

Dans les années 70, un homme d’une quarantaine d’années accompagné d’une ex-secrétaire médicale, se baladent sur les routes de l’Asie du sud-est. Pour vivre et financer leur voyage, ils auraient administré des somnifères, des laxatifs ou des sédatifs à des voyageurs. Des gens aux profils assez diverses, à qui, ce couple volaient quasiment tout. Des passeports jusqu’aux objets de valeur. Problème, suite à certains empoisonnements, certains touristes sont retrouvés morts.  Devant un nombre toujours grandissant de disparitions inquiétantes de leurs ressortissants les chancelleries diplomatiques du sud-est asiatiques commencèrent donc à s’inquiéter. Quelques enquêtes furent diligentées et les consulats n’hésitaient même plus à prévenir les voyageurs de passage du danger omniprésent. Retour sur la traque d’un possible tueur en série du voyage. Un homme qui a d’ailleurs toujours récusé les accusations de meurtres dont il a été accusé. Cette homme, on l’a longtemps surnommé le serpent. Un individu hors norme qui a même été parfois blanchi par la justice et qui n’a jamais été inquiété en France. Mais une chose est sûre, le passé trouble de cet individu qui voulait devenir riche par tous les moyens n’a jamais joué en sa faveur.

Le « Tueur en série du voyage » ?

« La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent ».

Cette citation maritime illustre au figuré ce qu’un homme aurait fait dans la réalité. En détournant la citation on aurait pu presque dire que les routes de l’Asie enseignent aux jeunes, des rêves que les tueurs en série assassinent. Le Serpent c’est le surnom donné à un français qui défraya les chroniques judiciaires de nombreux pays. Cet homme c’est Charles Sobhraj, un individu hors du commun qui maîtrisait aussi bien la séduction, la manipulation, que l’art de prendre la fuite. Doté de qualité hors norme cet homme passa une bonne partie de sa vie en prison pour avoir dépouiller ses amis d’un soir. Et parfois même en allant jusqu’à usurper l’identité de ses victimes.

Accompagné dans un premier temps de sa première femme Chantal , il commet des vols un peu partout à travers le monde. Puis vient l’année 1975 et la rencontre avec une québécoise qui deviendra sa fidèle servitrice. C’est en compagnie de Marie-Andrée Leclerc qu’il aurait pu commettra une série de crimes non négligeable. Difficile néanmoins de retracer le parcours d’un homme dont le terrain de jeu était des pays du tiers monde. À une époque où les voyageurs circulaient plus vite que les informations où les mandats d’arrêt. Une chose est sûre, ceux qui ont croisé sa route sont soit morts, soit ils s’en souviennent toute leur vie. C’est d’ailleurs ce qui lui vaudra d’être un jour reconnu dans la rue au Népal puis arrêté, condamné et finalement incarcéré à vie. Ce n’est qu’à la faveur d’une libération pour raison de santé et en raison de son âge qu’il recouvrera la liberté en décembre 2022.

Retour sur le road trip de l’horreur

Le serpent c’est donc le surnom qui a été donné à Charles Sobrhaj, un homme qui fut également affublé du surnom du tueur de bikini ou du cobra. Pourquoi? et bien parce qu’il s’attaquait aux touristes de passage et qu’il finissait par les tuer ou par les empoisonner sans oublier de les délester de leur argent et de leur passeport.

Même s’il est difficile de savoir combien de personnes aurait pu être victimes de Charles Sobhraj il faut reconnaître que cet homme a su défrayer la chronique pendant près de cinq décénies.

L’enfance de Charles Sobhraj

Tout commence un 6 avril 1944, un certain Hatchand Bahonani Sobhraj naît à Saïgon. Sa mère est vietnamienne et son père est indien.  Jusque là, rien d’anormal. Mais à l’âge de trois ans ses parents se séparent et sa mère se remarie avec un militaire français. La mère de Charles semble être attirée par les voyageurs étrangers. L’envie d’ailleurs c’est sûrement ce qui poussera cette femme à partir s’installer finalement à Marseille avec son nouveau mari, un lieutenant de l’armée française. Et c’est peut-être là que la vie de Charles (Hatchand Bahonani) a basculé. Car la mère laisse son fils à Saïgon sous la responsabilité de son père indien. Un père indien inscrit aux abonnés absents et qui laisse son jeune fils livré à lui même et vagabonder dans les rues de la capitale vietnamienne.

Le départ vers la France

Lorsqu’il a sept ans sa mère serait revenu le chercher pour l’emmener en France. C’est à la suite de ce déménagement la mère du serpent choisit un nouveau prénom au petit Hatchand. Nous sommes dans les années 50 (1951) et la règle c’est avant tout la francisation des prénoms. Lorsqu’il a sept ans le petit Charles Sobhraj se donc retrouve avec sa mère qui essaye de le remettre dans le droit chemin après des années d’errance dans la capitale vietnamienne. Il sera élevé à la dure et finira finalement dans un pensionnat. À 19 ans il arrête l’école, livré à lui-même les ennuis juridiques commencent.

Bibliographie

Cette affaire vous intéresse ?

Vous pourriez également écouter l’heure du Crime avec Alphonse Richard. Un podcast de la radio RTL en compagnie de son avocate et d’un homme qui le suit depuis 2004 et qui écrit depuis tout ce temps un livre sur la rocambolesque histoire du serpent.

Il y a ensuite pour les fans de séries, la chaîne BBC One qui a produit en 2021 une série de huit épisodes. Cette série série retrace le parcours d’un homme en Asie du Sud-Est.