Lorsque l’on s’aventure dans les hauteurs de Paris, il y a une chose qui attire indubitablement le regard. C’est une sorte de marée grisâtre en zinc. Cet immense ensemble gris sont en fait les toits de Paris. Un savoir faire typiquement français voulu à l’époque par l’architecte de Napoléon III : le baron Haussmann.
Les toits de Paris, le trésor caché de la capitale
Lorsque le baron Haussmann est choisi par Napoléon III pour repenser la ville de paris, il se lance dans un chantier titanesque. Il dessine de grandes avenues. Sous ces même avenues il installe les égouts de Paris et pour les toits il choisit un procédé qui n’existe nul part ailleurs. En recourant au zinc, le Baron s’économise de longs chantiers et surtout il allège ainsi considérablement le poids de la toiture et donc de la charpente. C’est ainsi que furent réduit les coûts et la durée des chantiers dans ce gigantesque projet de reconstruire Paris.
Le Zinc recouvre près de 80% des toits de notre capitale
Un procédé moderne, révolutionnaire et esthétique. C’est ainsi que sont nés en 1850 les toits de Paris. Un savoir faire mis en place grâce à une profession, les couvreurs zingueurs. Ce procédé qui assure une meilleure protection contre les infiltrations permet également de donner un aspect uniforme à la ville. Un point qui était très important pour l’architecte de Napoléon III. Le zinc est en effet un matériau facile à monter et facile à déplacer. Car on peut très facilement transporter le zinc en rouleau.
Pour la mise en place du zinc il faut deux choses. Une plieuse qui permet de façonner les pièces sur place. Ensuite il faut de bons charpentiers qui iront installer les pans de zinc sur la charpente.
Les toits de Paris ont, depuis le XIX ème siècle, toujours été une source d’inspiration pour les peintres, les poètes ou les écrivains. Les perspectives des toits de Paris créent un univers assez étrange qui est aujourd’hui pris d’assaut par des « explorateurs urbains ». Un cliché pris sur les toits et c’est presque le buzz assuré auprès de sa communauté.
Mais il faut reconnaître que les toits de Paris offrent un panorama exceptionnel dont on ne se lassera jamais.
La procédure auprès de l’UNESCO
Les toits de la capitale font l’objet d’une instruction en vue d’être classés au patrimoine mondiale de l’humanité depuis la fin de l’année 2014. Et c’est un peu le parcours du combattant.
Pour rappel un élu du 9 ème arrondissement (de l’opposition) fait adopter à l’unanimité au conseil de Paris une mesure visant à présenter un dossier de candidature.
Mais en 2015, soit quelques mois après, la maire de Paris grince un peu des dents. Elle déclarera d’ailleurs à la presse qu’il ne faudrait pas « mettre Paris dans du formol ». Pour rappel sous le mandat de la maire de Paris, les colonnes Maurice et les kiosques parisiens ont été remplacés par du mobilier urbain encore plus beau et plus moderne. Les urinoirs rouges installés vers 2018 auront eu moins de chance et après la polémiques ils ont été discrètement retirés et le reste du mobilier n’est pas fameux.
En 2016, le ministère de la culture lui aussi fait par de ses réserves. Il souhaiterait que l’on classe seulement une partie des toits, en créant des zones particulières, des îlots remarquables qui ne seraient pas un obstacle au développement. Résultat le classement auprès de l’UNESCO pourrait prendre plus de temps que prévu et aboutir seulement vers 2030.
Les dossiers sont prêts et il n’y a plus qu’à attendre. En parallèle un autre dossier sera peut-être déposé, pour cette fois, faire reconnaître les toits au patrimoine immatériel de l’humanité. Ce qui permettrait ainsi de pouvoir installer des panneaux solaires (photovoltaïques) sur les toits de la capitale. D’ailleurs les toits, qui sont l’objet de toutes les attentions pourraient même être végétalisés ce qui irait donc à l’encontre d’un classement des toits de Paris à l’UNESCO. Mais ça c’est déjà une autre histoire.
Les images des toits de Paris
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crédits photos: Yann Vernerie