Si vous prévoyez de voyager en Islande, inutile de vous dire que la très grande majorité des choses à voir se situent dans le sud de l’île. Résultat, tout le monde se bouscule pour aller voir les lacs glaciaires, les cascades et les superbes plages de Vik. Vous voici donc dans l’extrême sud de l’Islande.
Si vous souhaitez voir ces paysages magiques en toute quiétude, il vous suffira de partir en décaler. Le mois de mars par exemple est parfait pour visiter le sud de l’Islande sans trop de monde.
Que voir et que faire dans le sud de l’Islande?
Ne perdons pas de temps à Reykjavik. Si la ville vous intéresse, revenez donc en mode weekend en plein hiver ou en plein été.
1. Le parc de Pingvellir ou Thingvellir
A deux pas de Reykjavik en partant vers l’Est, c’est un parc pas comme les autres qui vous attend. Car le Parc de Pingvellir est un lieu à la foi historique – on y trouve le premier parlement islandais. Entre le X et le XVII siècle c’est à Thingvellir que siégeait les députés islandais. Mais ce parc naturel est aussi un lieu qui regorge de curiosités géologiques et de grandes plaines bordées de quelques montagnes.
La tectonique des plaques
Mais c’est aussi dans ce parc que l’on peut admirer la faille Almannagja. C’est en Islande que l’on peut observer la limite entre la plaque tectonique du continent américain et la plaque tectonique du continent européen. On peut l’observer sur une longueur de 8 kilomètres environ et elle fait 64 mètres de large à son point le plus large. dans quelques millions d’années un gouffre séparera les deux point de la faille et l’océan atlantique viendra progressivement occuper la faille. Tout en douceur, à coup de 7 millimètres par an pour l’écartement et 1 millimètre par an pour l’approfondissement de la faille.
La cascade d’Oxararfoss
Il faut une demi-journée pour visiter le parc. Qui se compose d’une grande marche le long de la faille et ensuite on accède à la cascade d’Oxararfoss. C’est une jolie cascade d’une vingtaine de mètres de hauteur qui a la particularité de s’écouler dans la faille tectonique.
Plonger dans la faille de Silfra
L’une des activités préférées des touristes est de nager dans la faille de Silfra. Il faut certes s’équiper d’une bonne combinaison en Néoprène en espérant vraiment qu’elle est vraiment eu le temps de sécher… La température de l’eau en été comme en hiver tourne entre 0 et 8 degrés.
2. Le cercle d’or
Ce lieu qui se trouve immédiatement à l’Est du parc de Thinvellir offre de jolis sites facilement accessibles. C’est donc une bonne entrée en matière, car il n’y a pas vraiment de piège. Il y a certes un peu de monde mais c’est supportable.
Geysir, l’expression de la géologie islandaise
Dans le monde il n’y a qu’une petite dizaine de geysers. Le plus connus est à Yellowstone aux Etats-Unis, il y a ensuite le site « del Tatio » au Chili dans le désert d’Atacama. Mais il y a aussi dans une moindre mesure les geysers de Shikabe au Japon et ceux du lac Bogoria au Kenya (6 mètres de haut).
Sans oublier bien évidement la Nouvelle-Zélande où l’on trouve 10% des geysers actifs dans le monde.
Vous l’aurez donc compris voir Strokkur, qui n’est autre que le Geyser le plus actif d’Islande est une chance incroyable. Sa fréquence varie entre 4 et 8 minutes et il jaillit à presque cinquante mètres de hauteur. Soyez prudent car la température de l’eau du geyser est de 120 degrés.
Autre point très important, sur les sites géothermiques la terre , sous le poids d’un randonneur peut s’effondrer par endroit. Il convient donc d’être toujours très prudent et d’observer la chaleur du sol pour détecter les zones à risque. En hiver c’est facile, les zones les plus dangereuses sont les zones où la neige a fondu. C’est évidemment plus compliqué en été, il faut éviter les zones où la terre est molle.
La majestueuse cascade de Gullfoss
En arrivant sur le site de Gullfoss vous êtes littéralement projeter dans l’univers islandais. Gullfoss c’est La cascade que vous n’oseriez même pas imaginer. Impossible de la franchir en rafting, Elle rugit de toute ses forces.
Le petit cratère du volcan de Kerio
Ce site n’est pas forcement le plus extraordinaire qu’il vous sera donné de voir en Islande. Mais Kerio c’est un peu la première curiosité géologique lorsque l’on arrive de Reykjavik.
Au centre du cratère du volcan on trouve désormais un petit lac, qui ne manquera pas de partir en vapeur d’eau, le jour ou le Kerio se réveillera de sa longue torpeur.
Les lagons de l’Anneau d’Or
C’est volontairement que nous ne vous avons pas parlé de Blue Lagoon. Ce lieu est devenu un espèce de Dysney Land ultra fréquenté. Où il faut réserver quelques temps à l’avance pour avoir « la chance » de se baigner dans les eaux bleus du lagon.
A moins que vous soyez de type envieux et obstiné ou complètement obnubilé par le « blue lagoon« , nous vous déconseillons d’y aller. Déjà vous économiserez une centaine d’euros et ensuite vous ne serez pas stressé par votre créneau horaire pour accéder à l’attraction touristique du moment.
Des lagons il y en a un peu partout notamment à « Secret Lagoon » non loin de Fludir mais aussi à Hveragerdi et à Fontana.
La cascade d’Haïfoss (en été seulement)
On vient à Haïfoss, admirer le fleuve Thjorsa qui vient mourrir sur les bords d’une falaise formant ainsi l’une des plus belles cascades d’Islande. Ce que l’on apprécie, c’est de voir dans un cirque deux cascades de plus de 120 mètres de haut. Le tout dans un décors fait d’herbes, de mousses et de roches.
3. A la découverte des curiosités du Sud de l’Islande
Ce troisième point pourrait s’apparenter à un troisième jour de visite. Une fois évacuer les découvertes de Thingvellir et de l’anneau d’Or vous allez pouvoir commencer à glisser doucement vers le sud à la découverte de glaciers, de cascades et de lacs glaciaires.
Seljalandsfoss, l’une des plus belles cascades d’Europe
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais dans tous les cas elle est facilement reconnaissable. Car c’est la seule cascades d’Islande où l’on peut passer derrière la chute d’eau.
En lisant cet article vous n’allez pas perdre votre temps, car une majorité de gens repartent en voiture vers les autres attractions géologiques de l’île. C’est une grave erreur, car un peu plus loin à une quinzaine de minutes de marche se trouve une cascade absolument incroyable. Il s’agit de Gljufrafoss, une cascade dissimulée derrière une énorme paroi rocheuse. Pour y accéder il faut marcher dans un petit ruisseau. L’idéal c’est d’avoir des bottes ou des chaussures de randonnées avec un pare pierre suffisamment haut. Et si vous souhaitez visiter l’endroit avec le moins de monde possible, partez hors saison. Et de préférence en hiver, au début du mois de novembre ou en mars. Le temps y est exécrable mais il vous protègera des curieux mal équipés. On d’y d’ailleurs que cet endroit fut habité un temps par des Ermites.
Si l’expérience vous a plu, nous vous conseillons de poursuivre vers Nauthusagil. A une dizaine de kilomètres en suivant la route F249 (uniquement accessible en été). Un petit panneau indiquera Nauthusagil, il sera alors temps de vous mettre en marche et de suivre le petit ruisseau pendant une vingtaine de minute en sautant de pierre en pierre vers une nouvelle cascade dissimulée dans la roche.
Skogafoss, une cascade à l’état brute
C’est peut-être la plus belle cascade de toute l’Islande, ou du moins celle qui respecte les critères des cascades que l’on a peu s’imaginer lors de notre enfance. La cascade de Skogafoss est un énorme rideau d’eau qui vient se jeter dans le vide. Avec ses 25 mètres de large et ses 70 mètres de haut, elle impressionne tous les visiteurs.
Il est possible de poursuivre la balade en montant les marches le long de la cascade. Arrivé en haut, vous pourrez poursuivre le long de la rivière qui se trouve au fond d’un petit canyon. C’est champêtre et dépaysant.
Le glacier de Solheimajökull (pas de marche sur le glacier en été)
Ce lieu est particulièrement saisissant car le glacier recul d’un kilomètre tous les ans. Soyez prudent lorsque vous approcherez du glacier, car le sol peut se révéler assez fragile par endroit. Il faut bien resté sur les sentiers balisés.
Nous vous déconseillons de partir en visite guidée sur le glacier en hiver. Cela prend un temps fou et puis vous passerez plus de temps en formation et à attendre que les autres groupes passent avant vous. Et si vous espérez voir une grotte glaciaire, il y a de forte chance que celle-ci soit toute petite – 20 mètres carrés environ. Et le moment venu vous vous retrouverez à trente personnes sous un dôme de glace qui sera peut-être artificiel. (c’est à dire creusé à la pioche par les guide).
4. Les plages de VIK au sud de l’Islande
Vik n’est pas le point d’orgue du voyage, c’est le début d’un univers des possibles. D’un côté il y a les plages de sable noir et la fureur de l’Atlantique. Et de l’autre les cascades et les glaciers, on dit d’ailleurs que 10% de l’Islande serait occupée par les glaciers. Et puis en Islande, il y a les tremblements de terre, environ une petite vingtaine par jour et surtout il y a les volcans. D’ailleurs les plus gros volcans se trouvent au sud de l’île.
La longue marche vers l’avion abandonné de l’US Navy
Sur les longues bandes de terres noires, non loin de Skogafoss, se trouve un vieil avion abandonné de l’armée américaine. Un avion qui était venu approvisionner un radar de l’Est de l’Islande et qui confronté au froid et à quelques problèmes techniques a dû atterrir d’urgence sur « les plages » du sud.
Cet avion est devenu le graal des jeunes du monde entier. une carcasse en aluminium, posé dans un décors surnaturel, bordé de volcan. Si vous souhaitez faire le détours vous en aurez pour deux heures de marche aller et retour. Et surtout il faudra démarrer vers 7 heures du matin. Sans avoir aucune garantie d’être plus ou moins seul sur le spot. Si vous arrivez plus tard, n’y aller pas et revenez un autre jour lors de votre retour.
La plage et les vagues de Reynisfjara
L’Islande est une terre d’aventure. On ne le répètera jamais assez. En ouvrant la portière de votre voiture, le vent peut arracher la porte. La Plage de Reynisfjara n’en est pas moins dangereuse. On l’appelle d’ailleurs la faucheuse. A marée haute ses vagues rapides qui cassent juste au bord surprennent parfois les touristes. Le « shortbreak » est en effet assez violent. Les surfers connaissent bien ce genre de vague. Il est dû au fait que la houle ne rencontrant aucun obstacle casse directement sur le bord plage. Il y a dans le monde quelques vagues de bord très connues. Comme celle de Waimea Bay, un lieu délirant où la vague de bord peut dépasser les 4 mètres. Et pour compliquer la lecture des vagues celles-ci arrivent comme toujours par groupe de 5 à 10 vagues à la suite. Entre deux séries de vagues il peut se passer 5 à 10 minutes, parfois jusqu’à un quart d’heure.
Et puis il y a ce que l’on appelle le phénomène de la lame de fond. Une vague plus grosse que les autres qui vient déferler au moment où l’on s’y attend le moins. Cela n’est pas une légende, les surfeurs appellent parfois ces vagues la grosse vague du fond. C’est à dire qu’il s’agit d’une vague qui casse au-delà du spot. Il y en a une qui casse régulièrement au fond du spot de Pipeline.
Revenons à Reynisfjara, cette splendide plage de sable noir voit des vagues venir mourir sur la plage. Les touristes se font parfois mouiller par les vagues jusqu’au genoux et puis quelques fois dans l’année d’autres touristes moins chanceux y perdent la vie. Le Sud de l’Islande réserve décidément bien des surprises.
5. La région de Höfn, la fin du grand sud Islandais
Cette ville se trouve dans le sud-est du pays. Après ce sont les grands fjords de l’Est qui commence. Un lieu qui n’est pas assez « rentable » pour les tour-opérateurs. Les touristes impatients risquent fort de s’y ennuyer. Ils n’ont pas été préparés par les livres ou les réseaux sociaux à ces grandes falaises qui viennent mourir dans la mer.
Le site de Skaftafell
Situé un peu en retrait de la côte, ce lieu est connu pour trois choses. Son lac glaciaire, sa cascade de Svartifoss et le grand glacier de Vatnajökull, dont le mont Grimsvötn culmine à 1719 mètres d’altitude.
La cascade de Svartifoss
Après une petite heure de marche depuis le parking de Skaftafell, vous devrez pouvoir être en mesure d’admirer la belle cascade de Svartifoss. Ce n’est pas forcément son débit que l’on vient admirer, mais plutôt l’alliance parfaite entre la roche et la chute d’eau. En effet les blocs de basaltes très rectangulaires donnent un aspect irréel au lieu. Svartifoss est donc très souvent nommés dans le top 20 des plus belles cascades islandaises.
Le Lac glaciaire de Skaftafell
Le lac glaciaire est la résultante de la fonte du glacier de Skaftafellsjökull. Il se trouve à une quinzaine de minutes de marche du parking en partant cette fois-ci vers la droite.
La plage de Diamants de Jokulsarlon
Le lac glaciaire de Jokulsarlon est relié à la mer par une petite rivière. Les glaçons qui s’échappent du lac glaciaire s’échouent parfois le long des rives. Il en résulte un spectacle absolument fabuleux. Un décors à la fois brutal et fragile, si vous voyagez en Islande il serait dommage de rater le clou du spectacle. Encore une fois, pour apprécier ce lieu hors du commun nous vous conseillons de venir soir très tôt, soit très tard. Mais dans tous les cas sachez que ce décors est hypnotique, il suffit juste de se laisser un peu de temps pour s’imprégner de ce spectacle offert par la nature. Faîtes néanmoins très attention au courant, certains blocs peuvent être happés par le courant, les rives peuvent elles aussi s’effondrer par endroit. L’Islande ce c’est pas Disneyland, il n’y a pas de barrière pour prévenir du danger.
Le lac glaciaire de Jokulsarlon
Ce lac qui n’existait pas il y a un siècle existe à cause de la fonte des glaces. C’est une sorte de période de transition pour les blocs de glace qui se détachent du grand glacier.
Le lac est absolument magnifique, on peut y admirer d’énormes icebergs qui semblent patienter là bien gentiment. Dans un silence de cathédrale, on entend parfois les grondements de la glace. Un iceberg va-t-il se retourner brusquement? Ou alors les craquements provient-ils d’un mur de glace qui menace de s’effondrer dans le glacier? Dans tous les cas même si ces évènements sont peu courant, on dit qu’il sont aussi rares qu’imprévisibles. Et c’est sans doute encore une fois le danger qui fait toute la beauté des lieux. Ici pas de principe de précaution, juste une connexion pleine et entière avec la nature et l’état sauvage.
Le splendide paysage de la plage de Stokksnes
La dernière de ce voyage dans le sud de l’Islande, nous emmène invariablement vers la plage de Stokksnes. Certes le lieu est privé et donc l’entrée s’avère payante. Mais c’est sans doute cette particularité qui permet dans une certaine mesure de préserver ce site.
Au programme, des dunes de sable noir avec des montagnes qui plongent à pics dans l’Océan Atlantique. Dernière étape dans le sud de l’Islande, la plage de Stokksnes marque l’entrée vers la région des Fjords de l’Est.
Pour les plus malins et les mieux équipés, sachez que vous devriez être en mesure d’observer des baleines depuis le bord de la plage. Ou alors depuis les dunes, mais il faudra être équipé d’une paire de jumelles où alors d’un bon zoom pour tous ceux qui souhaiteront immortaliser l’instant.
crédits photos: Yann Vernerie
remerciements : F@b