Le métro et ses stations sont absolument indissociables de l’image de Paris. Avec une existence de plus d’un siècle, le métro parisien a été construit parfois en aérien et parfois sous la surface de la capitale. Ce réseau de transport pourrait être comparé à un joyeux bric à brac où se mélangent les lignes, les voyageurs et les destinées. Et si le réseau parisien est anarchique, le nom des stations de métro l’est tout autant. Même si les stations de métro prennent le nom du point d’intérêt le plus proche, le ressenti en sous-sol en est tout autre. Ici dans le monde souterrain du métropolitain parisien, les noms de pays (Argentine) se succèdent aux écrivains (Zola, Hugo-, aux religieux (Saint-Germain ou Saint-Placide) sans oublier les noms des grandes batailles historiques (Austerlitz, Stalingrad). Le métro c’est en quelque sorte une compilation de l’histoire de France mélangé aux noms des rues parisiennes. Et des stations de métro à Paris il y en a beaucoup. Le réseau métropolitain compte 303 stations de métro et c’est ce qui en fait le réseau de transport urbain le plus dense au monde.
Une station de métro rebaptisée
Un collectif d’artistes s’est mobilisé en réaction à l’offensive russe en Ukraine. Pour marquer l’attachement du peuple ukrainien à l’Europe et à la démocratie la station Europe a été rebaptisée le temps d’une journée.
Le conflit en Ukraine
Depuis 2014 la situation géopolitique est très tendue dans l’Est de l’Ukraine. Pour rappel depuis le 24 février 2022, la Russie a déclaré la guerre à tout un pays. Des violences et des éxactions sont commise sur tout le territoire ukrainien. Des attaques éclairs et coordonnées qui viennent concrétiser huit années de conflit armé dit de « basse intensité ». Ce genre de guerre est d’ailleurs une spécialité soviétique que l’on retrouve à la frontière chinoise le long du fleuve Amour, en Transnistrie, en Géorgie et en Ukraine. Le harcèlement militaire, les intimidations, les tirs, les bombardements ont été ininterrompus entre 2014 et 2022. Les faits les plus graves ont été, bien entendu, en 2014 avec les soulèvements et la sédition des villes de Donesk et de Lougansk. Deux villes ukrainiennes désormais autoproclamées « républiques indépendantes ». C’est un peu comme si en France nous avions les villes de Belfort et de Mulhouse qui décidaient de faire sécession. Sans parler du cas de la Crimée qui a été intégrée integralement au territoire russe, comme si celui-ci n’était déjà pas assez grand. De nos jour, le droit international public c’est un peu comme les voies du seigneur qui sont « impénétrables ».
Une station éphémère Europe-Ukraine
Un collectif d’artiste du mouvement « se lever avec l’Ukraine » a donc fait une demande à la RATP pour effectuer une action Et chose rarissime, ils ont obtenu l’autorisation de « rebaptiser » une station de métro le temps d’une journée. C’est ainsi que la station Europe-Ukraine est apparue dans le paysage parisien le mardi premier mars 2022.
L’idée de créer une station Europe-Ukraine est une démarche qui permet à la fois d’attirer l’attention de tous sur un pays qui est en danger et de manifester une forme de mécontentement populaire sans pour autant reccourir aux actions violentes.
Néanmoins avec cette guerre qui revient sur le sol européen à un siècle où l’on pensait que la guerre était impossible, se posera indubitablement la question de renommer une rue, une station ou une place ou une station de métro. Car la guerre en Ukraine est un évènement politique qui a permis d’inculquer à tous la fragilité de la paix et la nécessité d’être intolérant et ferme face à toute forme de violence ou d’intimidation.
Les stations de métro insolites
Il arrive parfois que le nom des stations de métro soient détournées. Par exemple à l’occasion du 1er avril 2016, la RATP avait renomé treize stations. La station Pyrénées était devenu la station Alpes, toujours sur la ligne 2, la station Alexandre Dumas était devenu la station « Les Trois Mousqueterres ». La station Parmentier était quant à elle devenue la station Pommes de Terre. Et bien évidemment la station Opéra était devenu la station Apéro. Pas sûr que certains parisiens mal réveillés et dans leur routine aient pu voir cette inversion des lettres. Toujours sur la ligne deux, la station Monceau devenait « ma pelle ». Et la station Saint-Jacques était rebaptisée « Coquille », tandis que la station du boulevard de Strasbourg, Château d’eau devenait « château de sable« .
Enfin la station 4 septembre devenait la station premier avril et clin d’oeil à un roman célèbre de Dostoevski, la station Crimée devenait la station « Châtiment ». Un jeu de mot qui nous fait prendre conscience qu’en 2016 nous étions bien loin de prendre toute la mesure du drame qui se déroulait sous nos yeux depuis 2014 déjà.