C’est une dépêche de l’AFP qui a relayé des analyses menées par la fondation ToxicoWatch autour de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine et qui montre une pollution très inquiétante. L’information est suffisamment préoccupante pour avoir été reprise immédiatement par le Monde, France Info et une bonne partie de la presse nationale. En effets des niveaux de dioxines « exceptionnellement élevés » auraient été constatés autour du plus grand incinérateur d’Europe.
Toxicowatch est une fondation non gouvernementale dont le siège se trouve aux Pays-Bas et qui œuvre pour informer les populations sur la toxicité présente dans leur environnement.
Une source de pollution aux portes de Paris?
C’est 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler), un collectif associatif qui milite pour la reconstruction de l’incinérateur d’Ivry qui a commandé une analyse toxicologique à la fondation Toxicowatch. Et autant le dire tout de suite les résultats ne sont pas bons. Des études toxicologiques ont été menées sur des végétaux et des oeufs de poules élevées en plain air (considérés comme étant des bio marqueurs) sur le territoire des communes d’Ivry-sur-Seine, d’Alfortville, de Charenton-le-Pont et de Paris. Et les résultats des analyses des relevés ne sont clairement pas rassurants. Ils ont mis en évidence une forte présence de dioxines qui plus est à un niveau inquiétant. En effet les concentrations de dioxines relevées feraient partie des pires taux observés par ToxicoWatch en Europe. Ces polluants chimiques qui persistent dans l’environnement sont classés sur la liste noire de L’organisation mondiale de la santé.
Une source de pollution de plus à Paris
On connaissait le problème de la pollution liée au gaz d’échappement. On savait que les jours de vent d’Est nous exposait aux particules fines des centrales à charbon allemandes. Et désormais c’est au tour du plus grand incinérateur d’Europe de faire planer un doute sur une pollution aux dioxines sur Paris et sa proche banlieue. La Mairie de Paris reste quant à elle extrêmement discrète sur cette pollution bien réelle, tout en préférant modifier le plan de circulation tout en densifiant encore un peu plus la capitale (tour Duo, tour triangle etc.).
Le collectif 3R et Toxicowatch ont pris néanmoins la précaution de dire qu’en toxicologie il est toujours difficile de trouver la cause d’une toxicité. Néanmoins la source de pollution probable pourrait être l’incinérateur puisque « les dioxines analysées seraient typiques des incinérateurs brûlant des déchêts ».
Les taux constatés seraient donc jusqu’à quatre fois supérieurs. Ces dioxines et autres composés chimiques pourraient peut-être provenir des plus de cent tonnes d’ordures ménagères qui sont brûlées chaque heure sans discontinuer.
crédits photos: Yann Vernerie