Le parc national de Shennongjia est un grand territoire situé dans la province du Hubei et qui abrite un bon nombre d’espèces endémiques. Un lieu hors du temps où la nature est restée intacte. Une terre de mythes et de légendes que l’o prend plaisir à découvrir lors des longues soirées d’hiver au coin du feu.
Les abeilles endémiques du parc naturel de Shennongjia
Les abeilles chinoises du parc naturel de Shennongjia ont plusieurs particularités. La première est le fait qu’elles logent depuis des milliers d’années dans des espèces de boîtes en bois qui sont littéralement accrochées à la falaise. La deuxième est le fait que leur présence ici est attestée depuis au moins trois mille ans. Tel un vibrant témoignage de la coopération entre l’homme et de la nature. Fait plus surprenant, c’est l’ampleur de l’activité autour du miel. Puisque l’on estime qu’un tiers des habitants des environs travaille dans l’apiculture.
La créature sauvage du Hubei
Pendant des décennies la région de Shennongjia était traversée par une légende assez inquiétante. Une sorte d’homme sauvage, le Yeran, habiterait dans les coins reculés de la forêt.
Ces histoires d’hommes sauvages sont récurrentes depuis la nuit des temps. L’homme a toujours pensé que la nature cachait une créature, plus grande, plus forte que lui. Dans l’Himalaya on a toujours cherché l’existence du Yéti, dans les pays anglo-saxons on s’est toujours inquiété de la présence du « Bigfoot ». Mais à ce jour aucun ossement et aucun cadavre ou fossile n’a été retrouvé. Ces hypothèses restent donc à l’état de supposition.
Si le grand homme sauvage n’a jamais été formellement et scientifiquement identifié, cela ne veut pas dire que les forêts de la réserve soient des havres de paix. De nombreux animaux sauvages vivent ici et leur présence est plutôt inquiétante.
La forêt primaire de Shennongjia
Il existe dans cette partie de la Chine une forêt primaire qui bénéficie du statut de réserve nationale et qui est classée au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1992. Un lieu que les scientifiques les mieux informés n’ont pas hésité à surnommer « l’arche de Noé de l’ère glaciaire ». La grande forêt de Shennongjia bénéficie du statut de géoparc à l’Unesco depuis 2015. Mais elle est classée au patrimoine mondiale de l’humanité depuis le tout début des années 1990.
Pendant longtemps le tigre peuplait cette forêt. Aujourd’hui cette espèce serait éteinte, mais avec les tigres, on ne sait jamais. Ensuite il y a le léopard blanc et l’ours noir. Autant dire qu’il ne vaut mieux pas s’aventurer tout seul dans la forêt. Enfin pour clotûrer le tableau il existe également des espèces de serpents vénimeux endémiques.
Ce qui est remarquable avec cette réserve nationale, c’est que ce soit la seule zone du globe où la forêt subtropicale ait été aussi bien conservée. La nature dans le Hubei est même intacte, ici dans l’écosystème rien n’a changé.
Les singes dorées, une espèce endémique du Hubei
Les singes dorées du parc de Shennongjia, sont considérés par beaucoup et à tort comme une espèce de singes commune. En effet le singe de la réserve de Shennongjia est une espèce endémique de la Province du Hubei. Cette famille de singe ne compte qu’un peu plus d’un millier d’individus répartis en plusieurs groupes qui sont composées de plusieurs familles. Un groupe de singes est généralement composés de cinq familles (environ) et d’un groupe vivant un peu à l’écart qui ne regroupant que les mâles. Une famille de singes est composée d’un mâle alpha et de plusieurs femelles ainsi que de leurs bébés.
A noter que les jeunes (mâles ou femelles) vivent avec leur famille d’origine. Seules les femelles restent dans le groupe, les jeunes mâles seront chassés du groupe par le mâle alpha lorsqu’ils auront atteint leur majorité sexuelle vers l’âge de quatre ans environ. C’est à ce moment qu’ils rejoindront le groupe de mâles. Et ce afin de maximiser leur chance de survie dans la nature.
La vie des jeunes femelles est relativement plus pacifique. Leur vie alternera entre la défense de progéniture et luttent de pouvoir entre mâles alphas.
Toute cette communauté évolue devant les yeux d’un scientifique pakistanais qui a dédié sa vie à l’étude et à la préservation des animaux sauvages.
L’autel de Shennong
Toujours située dans la vallée de Shennongjia, un immense portrait de Shennong est sculpté dans la roche. On atteint l’autel de Shennong après une longue ascension le long des quatre volées d’escaliers composées d’une cinquantaine de marches chacune.
Shennong fût un empereur chinois de la dynastie des trois Augustes et des cinq Empereurs. Un homme dont on ne sait pas trop s’il fait partie de l’histoire chinoise ou de sa mythologie. Et pour cause son existence remonte à plus de cinq mille ans. A cause du manque de littérature et d’information sur cette période très ancienne, les historiens préfèrent parler de personnage de la mythologie chinoise. Shennong aurait donc vécu dans le centre de la Chine et plus précisément dans la partie la plus occidentale du Hubei. Ce lieu mystérieux est donc considéré à juste titre comme le berceau de la Chine.