Ils sont nombreux, les visiteurs, à se rendre chaque année le long du Yangtsé. Il faut bien reconnaître que la beauté des lieux, le gigantisme de l’infrastructure et la beauté de la nature, en amont sont autant de points d’intérêts qui font tourner la tête aux visiteurs. Et puis bien souvent les gens de passage ont des impératifs à respecter, des horaires, de train, d’avion, de transfert et bien souvent ils embarquent pour une croisière de rêve sur le fleuve Yangtsé. Souvent le projet de toute une vie qui fait un peu tourner la tête. Mais sous les eaux paisibles du Yangtsé se cache le trésor du fleuve.
L’esturgeon chinois un poisson bien protégé
Lorsque l’on parle du Yangtsé, le plus grand fleuve de Chine, on pense souvent à sa longueur, aux paysages paradisiaques qu’il traverse et quasiment jamais à la ville de Yichang ou aux poissons du Yangtsé. Mais lorsque l’on parle de trésor caché alors on imagine souvent des métaux ou des pierres très précieux. Des minerais tels que l’or, le platine, l’argent ou les diamants. Étonnamment l’esturgeon chinois aurait pu faire partie des minerais comme tant d’autres de ses congénères. Vous ne comprenez pas encore où nous voulons en venir ? Rassurez-vous nous allons tout vous expliquer.
L’esturgeon chinois provient d’une ère géologique lointaine. Une période où quasiment tous les êtres vivants ont disparu lors des grands changements climatiques. La plupart de ces espèces préhistoriques n’existent plus aujourd’hui. Quelques individus se sont même retrouvés fossilisés offrant ainsi un témoignage vibrant d’une période résolument disparue. Les animaux préhistoriques sont ainsi devenus en quelque sorte des minerais prisonniers de la roche. L’esturgeon chinois aurait bien pu, lui aussi devenir un fossile parmi tant d’autres. Mais cette espèce endémique de Chine a réussi à traverser les millions d’années jusqu’à nous. Il est ce que l’on pourrait maladroitement appeler: « un fossile vivant ». Ce qui est plus une figure de style qu’une réalité scientifique. L’esturgeon endémique du Yangtsé, est un poisson aux caractéristiques exceptionnelles. Nous offrant ainsi un témoignage à la fois fragile, vibrant et émouvant de la vie sur terre.
Yichang, capitale écologique de la préservation de l’esturgeon chinois
Sur toute la planète l’esturgeon est un poisson qui a toujours été recherché pour ses œufs précieux. Un met que l’on connaît en Europe sous le nom de caviar. En Russie, il est connu sous le nom de « Ikra » et en Chine de « Schrenki ». A noter que le caviar chinois provient du fleuve amour, le caviar russe ou iranien de la mer Caspienne. En France le caviar lui, provient de la Garonne, juste au-dessus de la ville de Bordeaux.
Mais en ce qui concerne l’esturgeon chinois du fleuve Yangtsé, celui-ci est une espèce très protégée et bien gardée. Le trésor du fleuve est une espèce endémique sur cette infime partie du globe. C’est la raison pour laquelle une politique de préservation des poissons du fleuve et de ce poisson en particulier a été instaurée. Et cette initiative forte nous a impressionné, car elle témoigne de la sensibilité et de l’indéniable intérêt que les chinois portent à leur écosystème.
Zoom sur l’esturgeon chinois
Ce vénérable poisson anadrome qui nous vient de la nuit des temps, nous permet de remonter donc le fil de l’histoire. En effet ce poisson vit sur terre depuis 140 millions d’années. Les scientifiques l’appellent l’Acipenser Dabryanus. Un poisson tout en haut de la chaîne alimentaire du Yangtsé et qui fait partie de la famille des Acipenseridae. On qualifie également cet esturgeon de poisson spatulaire chinois.
Ce gros poisson passe sa majeure partie en mer, un peu comme le saumon. Ensuite il migre pour se reproduire en remontant le fleuve Yangtsé. Pour se nourrir les esturgeons chinois mangent à la fois des crustacés, des mollusques, des poissons mais également toutes sortes d’insectes aquatiques. Leur alimentation varie donc en fonction du milieu dans lequel ils se trouvent. L’espérance de vie pour un esturgeon varie aux alentours de trente ans. Les individus les plus chanceux peuvent vivre jusqu’à quarante ans et plus. Pour déterminer l’âge d’un tel poisson, on étudie généralement sa nageoire pectorale.
Lorsque les biologistes ou les scientifiques manipulent un esturgeon pour vérifier son état de santé, ils évitent soigneusement de lui toucher les yeux, les branchies mais aussi ils le manipulent très doucement afin de ne pas abîmer son mucus qui recouvre sa peau. En effet cette matière naturelle permet de le protéger des bactéries et virus éventuels.
L’esturgeon chinois peut mesurer plus de sept mètres de longueur et peser jusqu’à six cents kilos.