Pen Duick 5 est déjà le quatrième voilier de course d’Eric Tabarly. Il est de taille modeste, puisque sa longueur n’excède pas 10,67 mètres. Un tout petit bateau conçu pour être capable de traverser l’Océan Pacifique. Mais surtout pour participer à une course en solitaire entre San Francisco et Tokyo.
Pen Duick 5 un bateau conçu pour gagner
Ce bateau fut construit à Lorient dans le même chantier que Pen Duick III et Pen Duick IV. Si Eric Tabarly applique les mêmes recettes du succès à ce nouveau voilier, il continuera connaître les mêmes déboires. Pen Duick 5 n’échappera pas à la règle. Des retards dans la construction du navire l’empêcheront d’aborder avec sérénité la Transpacifique. Une course qu’il gagnera avec tout de même onze jours d’avance.
Les clés de ce succès résident encore une fois dans la capacité d’Eric Tabarly à envisager un bateau performant et novateur. Un très bon marin avec des bateaux géniaux, c’est cela la recette Tabarly.
Pen Duick 5 sera donc en aluminium comme ses deux prédécesseurs, Pen Duick 3 et Pen Duick 4. Ce matériau permet de construire un voilier plus léger et donc plus rapide.
La recette des ballasts pour assurer la stabilité du voilier
Mais à cela Eric Tabarly ajoutera des ballasts. Il s’agit donc de deux cuves pouvant contenir 500 litres d’eau. Ces réservoirs sont situés de part et d’autre du voilier, ce qui permet de faire contrepoids au vent qui appuie sur les voiles. A chaque virement de bord, il faut pomper à la main pour envoyer l’eau au vent. Ce système ingénieux permet donc de contrecarrer la gîte du voilier. Le fait de garder une assiette bien stable améliore le comportement du voilier ainsi que sa vitesse. Autre point positif, les ballasts permettent de porter un peu plus de toile et d’être plus puissant dans le mauvais temps. Et donc d’améliorer encore un peu la vitesse du voilier.
Aujourd’hui tous les monocoques de courses, ou presque, ont des ballasts pour améliorer leur performance en course. C’est notamment le cas des IMOCA, la classe de voiliers qui disputent le Vendée Globe tous les quatre ans.
Une victoire sans appel avec 11 jours d’avance dans la Transpacifique de 1969
Lorsqu’Eric Tabarly se lance dans la première course en solitaire à travers le Pacifique, c’est un véritable départ vers l’inconnu. En effet, la Transpacifique est une course en solitaire qui se déroule entre San Francisco et Tokyo. En ce jour du 15 avril 1969 ils seront seulement cinq à s’élancer à travers le plus grand océan de la planète. Lorsqu’il franchira la ligne d’arrivée, Eric Tabarly sera seul. Personne dans le comité de course ne l’attendait aussi tôt.
Fiche technique Pen Duick V
longueur de la coque : 10,67 mètres – 35 pieds
longueur à la flottaison : 9,15 mètres
largeur maximale : 3,5 mètres
hauteur sous barrots : 1,6 mètre
tirant d’eau : 2,3 mètres (Quillard)
Tirant d’air : 15 mètres
déplacement : 3,2 tonnes + 500 litres de ballast
Surface de la voilure au près : 63 mètres carrés
Surface de la voilure au portant : 110 mètre carrés
grand-voile : 30 mètres carrés
génois: 40,7 mètres carrés
Spinaker : 80 mètres carrés
type de gréement : sloop Marconi
année de construction : 1968 / première mise à l’eau : le 4 janvier 1969
chantier de construction: La Perrière (ville de Lorient) – Avec Pen Duick III, Pen Duick IV et Pen Duick V, ce chantier de Lorient construisit trois des six Pen Duick d’Eric Tabarly.
Architectes: Michel Bigoin et Daniel Duvergie
crédits photos: escale de nuit
sources:
De Pen Duick en Pen Duick, Eric Tabarly, collection Sans Limite – Arthaud.
la cité de la voile – Tabarly