Lorsque l’on commence la photographie on reçoit généralement beaucoup de conseils. Que ce soit des vidéos en ligne, des spécialistes auto-proclamés dont on a jamais entendu parlé. Des formations gratuites, des formations payantes, des conseils sur des forums, nous en avons beaucoup lu et parfois nous avons été vraiment estomaqués par ce que nous avons pu lire. Voici donc un résumé des pires conseils photos que l’on peut trouver sur internet.
1. Inutile d’avoir un bon boitier pour faire de bonnes photos
Avec cet argument on touche au summum de l’hypocrisie ou de la bêtise. Certes si vous êtes un génie de l’image, un photographe génial vous pouvez faire ce que vous voulez personne n’a le droit de vous donner un conseil.
Néanmoins nous avons remarqué que cet argument revenait souvent. Et qu’il était souvent réservé à des contextes biens spécifiques. Un internaute achète de la publicité sur un réseau social et il diffuse une vidéo pour vendre une formation. Jusque là rien d’anormal. Néanmoins vendre une formation à un photographe expert ou amateur est assez compliqué, surtout lorsque le « client potentiel » ignorait jusqu’il y a 5 secondes votre existence. Résultat les vendeurs de formation vous raconte une belle histoire. En vous promettant d’avoir trouver un système pour faire de très bonnes photos même avec un appareil photo bas de gamme ou même avec votre smartphone. Et ce tant que vous achetez la formation. L’idée c’est de vous faire dépenser votre budget en formation et pas en matériel.
notre conseil
Votre boitier est important. Choisissez en un facile à prendre en main (Canon ou fujifilm. Et pourquoi pas olympus si vous êtes limités en budget). Si votre boitier est trop limité, vous pourriez être déçu de ne pas pouvoir utiliser et vendre vos photographies dans un avenir plus ou moins proche.
Même si vous ne faîtes pas encore de vidéo, privilégiez un boitier qui filme en 4K. Cela pourrait toujours servir.
2. Travaillez-votre créativité
La créativité en photographie est une démarche qui permet à certains professionnels de vendre leurs clichés plus chers et à s’accaparer les meilleures galeries pour exposer leur travail. La créativité c’est d’abord trouver un sujet et ensuite une approche qui convient à votre style photographique.
Autant dire que la créativité s’adresse à 5% des photographes. Dans la plupart des cas on vous demandera de faire de l’illustration et de réaliser des clichés parfaits et bien cadrés. Ce qui implique une maîtrise parfaite de la technique. C’est à dire une parfaite maîtrise de l’appareil photo et de ses réglages, ce qui est relativement simple. Mais également une maîtrise de la lumière ce qui est vraiment très compliqué tout simplement parce que votre appareil est plus sensible que votre oeil ou qu’il réagit différemment. C’est le cas notamment avec les contrejours.
Avant de parler de créativité il est fondamental de comprendre la technique. Un célèbre photographe, Henri Cartier Bresson disait d’ailleurs ; « nous ne sommes que des techniciens de l’image ». En effet cadrer une image est avant tout de la technique. On y applique la règle des tiers ou tout autre cadrage qui mettra en valeur le sujet.
Vous l’aurez compris, la créativité c’est la tarte à la crème de la photographie. Généralement ceux qui parlent de créativité, ne font que retaper des photos. Il y a un compte que je suis qui s’appelle « instarepeat ».
3. Photographier en RAW
Généralement, lorsque l’on veut avoir le meilleur résultat en photographie numérique on photographie en RAW. Cela permet de récupérer un fichier numérique brut.
Mais pour pouvoir traiter des fichiers RAW, il faut du temps, un logiciel photo et beaucoup d’espace de stockage. Avec le format RAW vous allez perdre du temps et si vous n’êtes pas payés cela risque vite de vous dégouter de la photographie.
Notre conseil
Faites vous plaisir en JPEG. Depuis le temps les fichiers JPEG ou jpg se sont largement améliorés.
4. Photographier en mode M pour faire de bonnes photos
Le mode M n’est pas la panacée. Ce que l’on cherche a contrôler c’est l’ouverture ou la vitesse. L’idéal c’est de laisser faire la machine tout en gardant un oeil sur les réglages.
On évite d’avoir un vitesse en dessous d’1/30 car on augmente le risque de flou-bougé.
Ensuite on évite de photographier en étant trop ouvert au niveau du diaphragme, surtout si l’on veut un peu de profondeur de champ.
Notre conseil:
Rapprochez vous des déclarations d’Eric Bouvier, un photographe qui a reçu plusieurs fois le prix wordpress. Il reconnaît lui-même de photographier en automatique pour gagner du temps et en efficacité. Cela ne vous exempte pas d’étudier le triptyque diaphragme, vitesse, sensibilité Iso.
5. Ne pas mettre de filtre sur ses objectifs
Généralement ceux qui ne mettent pas de filtre sur leurs objectifs aiment prendre de haut ceux qui en mettent.
« Si j’achète des objectifs chers, ce n’est pas pour mettre un vulgaire bout de verre devant ».
Tout est dit, l’argument est imparable, net, efficace et il prendra de court n’importe qu’elle personne normalement constituée. On est ici dans ce que l’on peut appeler le concours d’intelligence ou la fausse bonne idée. Les filtres, que certains photographes appellent « vulgaire bout de verre’ valent généralement autour des 50 euros. La qualité du verre est généralement irréprochable et depuis le temps si les filtres dégradaient les prises de vues ça se saurait.
Généralement ceux qui vous conseillent de ne pas mettre de filtres sur les objectifs sont les mêmes qui vous vendent des formations entre 50 et 250 euros pour visionner des heures de bavardages sur une plateforme ad hoc.
notre conseil photo
Les filtres ont tendance à améliorer les contrastes des images que vous prenez. En plus de protéger la lentille frontale des poussières et autres protections. Un filtre améliore nettement la qualité de vos images. Essayez donc le filtre UV(C) vous risquez d’être vraiment surpris. Tous les professionnels utilisent des filtres pour doper le rendu de leurs images.
6. Acheter un objectif strandart (18-55 mm ou 24-70 mm)
Un objectif classique qui est vendu en kit avec le boitier est généralement un caillou de piètre qualité. Un objectif à tout faire va forcément avoir un point faible voir deux. Le premier c’est le manque de luminosité sur les « zoom » (objectif transtandart). En effet les objectifs transtandarts ont généralement une faible ouverture (3,5 voir 4 ou même 5,6). L’autre problème des objectifs transtandarts c’est le manque de piqué. En effet l’empilement de lentille qui permettent ainsi de couvrir un large spectre de focales ne permet pas une bonne définition. A moins d’investir dans un
notre conseil photo:
Vous l’aurez compris, acheter un appareil photo avec un objectif est contre productif. L’idéal est de commencer à photographier avec une focale fixe.
Vous pouvez commencer avec un 35 mm (ou équivalent), tout simplement parce que c’est l’objectif le plus polyvalent. Ensuite si vous souhaitez isoler vos sujets vous pouvez travailler avec un 50 mm voir un 85 mm (idéal pour les portraits ou les gros plans). Pour ceux qui préfèrent les objectifs grand angle pourquoi ne pas s’équiper d’un 21 mm ou d’un 24 mm ? C’est l’idéal pour photographier l’architecture. Enfin ceux qui souhaite un maximum de créativité autant se tourner vers un ultra grand angle.
Les focales fixes vous obligent à vous déplacer et à d’avantage construire votre photo.
7. Photographier en « plein format »
La taille du capteur n’est pas vraiment importante. Le capteur numérique plein format mesure la même taille qu’un négatif soit 24 x 36 mm.
Hors avec l’arrivée du numérique au début des années 2000, la taille du capteur et le nombre de pixel n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte c’est la qualité du capteur. Et à ce petit jeu il faut reconnaître que la marque Fujifilm ne s’en sort pas trop mal. Ensuite il y a la marque canon et son fameux EOS 5 mais la ce n’est plus trop le même budget, ni même le même encombrement.
l’alternative au plein format
Il n’est donc pas nécessaire de photographier en plein format pour faire de bonne photographie. Et si la taille de votre capteur vous préoccupe alors vous devriez peut-être glisser vers la gamme G de Fujifilm ou les grands formats d’Hasselblad. Vous ne serez ni déçus par les prix ni par le rendu.
8. Acheter une formation à un inconnu
Il y a suffisamment de vidéos sur les plateformes de streaming et d’articles sur des sites spécialisés pour se jeter sur la formation du premier instagramer venu. La vente de formation en ligne est un business. Des petits malins qui en connaissent autant sur la photographie que vous et moi vendent des conseils. Soit.
Le schémas est assez simple. La personne qui souhaite vendre des formations achète de la publicité sur une plateforme (généralement un réseau social – Fb, insta, youtube). Lors d’un petit extrait vidéo au phrasé ultra travaillé un super vendeur vous propose une formation qui va changer votre vie. Une formation qui va vous permettre de vivre de votre passion et d’arrêter de travailler. Bref pour vous vendre une formation pour vous aider, qui est d’ailleurs exceptionnellement en vente à prix réduit pour seulement 48 heures, ces bonimenteurs sont prêts à tous. Et d’ailleurs ils font souvent des erreurs, que nous détailleront pas ici, mais qui permettent de les démasquer en moins de 10 secondes.
1000 euros investis en publicité permettent de récupérer une centaine de lead (contacts) sur ces cent contacts une grosse dizaine va passer à l’acte. Plus le tunnel de vente sera efficace, plus les mots et les intonations du super vendeur seront justes et plus les ventes seront nombreuses.
Le contenu publicitaire est en fait une offre gratuite. Un truc qui ne coûte rien. Soit on vous demande votre mail pour vous envoyer un PDF gratuit soit on vous demande votre numéro de téléphone et votre mail pour participer à un webinair. Dans les deux cas vous serez soit harcelés de courriels soit on vous invitera aux deux heures qui changeront votre vie et qui allègeront votre compte en banque.
Et le plus fort c’est que dans tous les cas, ce sont des gens qui ont réussi, qui roulent sur l’or, qui connaissent tous les rouages et qui vous vendent des formations pour vous aider. Or les web entrepreneur le savent « pendant la ruée vers l’or il faut vendre les pelles ». Aujourd’hui il n’y a plus d’or, alors les ceux qui veulent s’enrichir vendent des formations pour gagner sa vie en devenant photographe.
Et si jamais vous vous avisez de critiquer vous serez immédiatement accusé d’être un « hater ». Car les influenceurs, ceux qui passent leur temps à noter, évaluer et critiquer les livres, les destinations, les hôtels et autres établissements de bouche, ces mêmes influenceurs-formateurs exècrent la critique. Et ils rentrent souvent dans une folle rage au point de vous passer au pilori des réseaux sociaux. N’a pas l’égo surdimensionné qui veut.