Le chalutier « Bugaled Breizh » faisait naufrage le 15 janvier 2004. Plus de quinze ans ont passé et l’énigme demeure entière. Ce jour-là ce sont cinq marins qui disparaissaient en mer. La météo n’était pas particulièrement mauvaise mais les conditions dont s’est déroulé le drame et la vitesse avec laquelle le bateau a sombré interrogent.
La journée du 15 janvier 2004
C’est très précisément à 13h23 que ce chalutier qui disparaît d’un coup dans les eaux glaciales de la Manche un jour un janvier. Depuis rien à filtré, ni les émissions, ni les livres, ni la colère des familles ne fit avancer le mystère du naufrage du Bugaled Breizh.
Au sud du Cap Lizard dans les eaux anglaises, le Bugaled disparaît en quelques secondes. Un naufrage qui interroge. Des bateaux qui coulent il y en a malheureusement tous les mois. Mais ce qui interroge tout de suite les marins et les connaisseurs, c’est la rapidité avec laquelle le bateau a coulé.
Avec ce naufrage c’est cinq famille qui sont plongés dans le deuil et la souffrance. Le bateau est originaire de Locktudy, et le 15 janvier le bateau s’était relancé pour la pêche. Lorsque le capitaine de bord lance un appel de détresse sur la VHF, un autre chalutier qui se trouve à cinq milles de là entend l’appel.
La recherche du Bugaled Breizh par 49′ N et 05′ O
Suite à l’appel de détresse les secours se rende sur place. En écumant la zone de recherche on retrouvera le jour même, malheureusement deux corps, ceux d’Yves et de Pascale.
Eric, Georges et Patrick eux restent disparus en mer. Devant l’injustice de ce naufrage les familles, les amis et le monde marin souhaiterait pouvoir trouver le coupable. Cela ne soulagerait pas la peine, mais cela permettrait de savoir.
La longue enquête
Le Bureau Etude Accident est saisi et un navire avec sous-marin téléguidé est envoyé sur place. Sur l’écran on observe l’avant gauche est endommagé. Un procureur de Quimper déclarera que le Bugaled a été éperonné. Il évoque un homicide involontaire et lance une enquête judiciaire.
Le ministre des transports de l’époque évoque la possibilité d’un cargo. Le 13 mars 2004 une équipe d’enquêteurs français se rend en Chine. Et ce dans le but d’inspecter un cargo philippin en escale. Or lors de l’examen minutieux de la coque on ne détecte aucune trace de peinture. Le cargo est donc mis hors de cause, il va falloir chercher un coupable ailleurs.
Puis, la décision est prise de renflouer le navire. Au mois d’avril un navire est envoyé sur place. Il remonte le chalutier maudit à la surface. On retrouvera seulement un corps. Celui de Patrick. Les corps des deux autres marins ne seront jamais retrouvés.
Après avoir été remonté de plus de quatre-vingts dix mètres, le Bugaled Breizh (enfants du Bretagne) fut stocké sur les quais à Brest. La proue du navire laissait apercevoir deux enfoncements de part et d’autre. Une vision effrayante qui laissait à penser qu’un choc terrible s’était produit avant que le bateau ne sombre dans la Manche.
Quinze ans après nous n’en savons toujours pas plus et le combat des familles continue.
Source: la dernière requête en date au Royaume-Uni https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/inquest-du-bugaled-breizh-thierry-lematayer-retournera-aux-audiences-truro-mars-2020-1756905.html
Fortune de mer ?
Dans le langage des marins, une fortune de mer est un évènement qui intervient de manière fortuite, sans qu’il y ait forcement un responsable. La combinaison de mauvaises conditions météos, de vents et de marée par exemple. Une fortune de mer cela peut être aussi de la casse, la rencontre avec un tronc d’arbre, un conteneur etc.
Après quelques temps, la justice rend sa décision, le Bugaled Breizh a accroché un banc de sable et c’est cela qui a causé le naufrage. Les familles réagissent immédiatement. Lorsqu’il se passe se genre de chose, le patron du bord débraye immédiatement où alors il largue les filets.
Le mutisme des militaires
Tim Cook, le porte parole déclare une chose incroyable. Il y avait bien un exercice de l’OTAN ce jour là. Mais les navires étaient éloignés de la zone de pêche. Cette information suffit à mettre la puce à l’oreille au monde maritime. Personne n’est dupe dans cette histoire et tout le monde se rappelle de la mystérieuse présence d’un sous-marin le Dolphin. Pour rappel, lors du naufrage il y a un autre chalutier français qui se trouvait à une dizaine de kilomètres de là. lorsqu’il entend le May Day lancé par Yves, le capitaine du bord, il remonte ses filets et fait route immédiatement vers le point indiqué par le capitaine du Bugaled Breizh.
Chaque jeudi, les anglais jouent à la bataille navale. C’est le fameux Thurday War. Une journée où les forces navales anglaises font des exercices militaires dans la Manche. Cela ne fait que complexifier l’histoire.
La marine française
Du côté de la marine française, les militaires déclarent que tout les livres de bord de leurs navires sont à disposition de la justice. D’autre part, si un choc avait eu lieu entre un navire français et le chalutier breton, les marins français auraient parlé. La marine française à l’habitude de manoeuvrer entre les plaisanciers, les navires de commerce et les bateaux de pêcheurs.
Le HMS Turbulent une piste possible ?
Andrew Coles un commandant de bord pas comme les autres selon le Daily Mail car il aurait été impliqué dans deux affaires. Premièrement c’est lui qui aurait été le commandant de bord du sous-marin anglais le HMS Turbulent, le jour du naufrage du Bugaled Breizh. Néanmoins le sous-marin est officiellement en réparation en cette journée du 15 janvier. Or le même jour le sous-marins aurait émis une quinzaine d’appel de détresse toujours le 15 janvier 2004. Simple erreur, tests de contrôle ou manipulation ?
Deuxièmement c’est encore lui qui est commandant de bord lorsqu’un sous-marin anglais percute un banc de sable en Ecosse. Incroyable mais vrai, l’échouage a eu lieu de 10 octobre 2010.
source : https://www.dailymail.co.uk/news/article-2134232/1bn-nuclear-sub-hit-sandbank-commander-shower.html
L’histoire des collisions entre sous-marins et navires
L’accrochage du Keren
En 2015 la Navy anglaise reconnait qu’un de ses sous-marins avait été impliqué dans la collision avec le Karen. Un sous-marin Irlandais qui avait été tiré sur quelques mètres avant que l’un des câbles du chalut ne casse. Les marin avaient eu la peur de leur vie mais ils n’avait pas été en mesure de déterminer l’origine de l’accident. Certes personne n’a été blessé et le chalutier est resté à la surface. Mais cet évènement est très important. Car il permet de démontrer que la possibilité d’un rencontre fortuite du Bugaled Breizh avec un sous-marin n’est pas de l’ordre du fantasme. Cette affaire permet de démontrer que statistiquement ce genre d’histoires est malheureusement possible.
Au début des années 80 deux chalutiers avaient également été percutés par un sous-marin. Les naufrages et les fortunes de mer ne s’oublient jamais vraiment et on s’échange généralement ces histoires le long des quais lors des trop longues histoires.