Il existe à quelques encablures de Paris les restes d’une expérience sociale, d’une utopie à peine croyable qui souhaitait remettre l’homme au cœur de la société. Le familistère de Guise se trouve dans le département de l’Aisne aux portes de Paris. Et c’est dans la ville de Guise que va se dérouler un succès industriel sans précédent. Godin, l’heureux propriétaire d’une fabrique de poêles décida de changer le type de métal utilisé pour les poêles à bois. Le poêle, cet instrument de chauffage omniprésent au XIX ème siècle (la cuisinière à bois) et sur lequel on faisait également la cuisine était en tôle de fer. A Guise on se mis à utiliser la fonte. Ce métal, la fonte, diffuse la chaleur de manière plus régulière et continue un peu à la manière d’un sablier, un brevet sera d’ailleurs déposé en 1840. Autre avantage de la fonte, il est possible de décorer à l’infini la fonte grâce à une technique d’émaillage.
En remplaçant la tôle de fer par la fonte de fer Jean-Baptiste Godin devint riche et prospère. De la direction de son petit atelier il devint un capitaine d’industrie. Alors se posa pour lui la question de l’habitat de ces collaborateurs, au lieu d’opter pour des petites maisons individuelles il se laisse tenter par une utopie sociale. C’est ainsi que naître la familistère de Guise.
Le familistère de Guise, vers une réforme sociale
Cette réussite industrielle sera l’occasion pour un homme de mettre en œuvre une utopie sociale. Comme l’indique sont nom le familistère est une lieu familial. Un lieu de vie imaginé par Monsieur Godin. Ce lieu de vie installé en Picardie, en pleine révolution industrielle, se veut être un Palais Social. Un lieu où les ouvriers vivent comme des frères au sein d’un projet économique (l’entreprise de fonderie) et social.
En effet la réussite de M. Godin coïncide avec les grandes révoltes parisiennes notamment celle de 1948 et avec la naissance du prolétariat. Et si ces évènements touche cet entrepreneur c’est tout simplement parce que cet homme fut ouvrier puis compagnon du devoir. Il connaît trop bien les conditions de vie très compliquées des ouvriers et il décida de porter sa pierre à l’édifice en se lançant dans un projet complètement fou. En découvrant les socialistes utopistes il est séduit par cette fulgurance qui est et qui deviendra possible grâce au progrès. La société de l’oisiveté est désormais possible grâce à lui.
L’un des pères de cette idéologie n’est autre que Charles Fourier. Cet homme qui se représente comme l’inventeur des sciences sociales, il pense avoir découvert les lois universelles qui dirigent le monde dans lequel nous vivons. Le travail oui mais à condition d’être passionné par ce que l’on entreprend. C’est ainsi que Charles Fourier inventa le phalanstère, une sorte de cité sociale idéale où vivent ensemble des travailleurs.
L’intérieur du familistère fait penser un peu au patio romain ou aux grandes maisons du Moyen Orient. A la mort du fondateur Jean-Baptiste André Godin on comptait presque 1800 habitants. Et malheureusement sa disparition entraîna la fin de ce superbe projet. Car l’envie de résider ensemble, concrétisé par ce lieu de vie communautaire reposait surtout sur les épaules de ce pauvre homme.
Les équivalents de la richesse
Le Théâtre était l’un des bâtiments du familistère. L’idée était de certes payer les ouvriers à leur juste valeur, mais également de leur proposer des activités qui découlent normalement d’un niveau de vie élevé. Le théâtres, l’éducation (l’école pour les enfants au lieu de l’usine), la piscine, ce sont des lieux qui font partie intégrante du familistère de Guise.
Guise une ville du nord de la France
La ville de Guise se prononce « gouise ». Une ville de taille modeste situé dans la Thiérache, qui est peut-être la partie la plus verdoyante de l’Aisne. La Thiérache est un ensemble géologique qui se caractérise par des vallons et du boccage, c’est en quelques sortes les contreforts des Ardennes. Un terroir qui se trouve dans le nord-ouest de l’Aisne mais qui dépasse les limites administrative de ce département puisqu’elle s’étend jusqu’aux provinces belges de Namur et du Heinaut. En ce qui concerne la France la Thiérache (prononcer « tirache) on retrouve ce terroir sur une petite partie des départements du Nord et des Ardennes.