Lorsque l’on cherche des jardins à la française, c’est à Villandry qu’il faut se rendre. Ce modeste château du val de Loire se trouve à deux pas de la ville de Tours. Si le village de Villandry est si particulier, c’est sans doute parce qu’il se trouve à la confluence de la Loire et du Cher. Mais c’est également aussi parce que ce lieu offre la possibilité de faire un voyage dans le temps. Loin de l’architecture discutable des banlieues de Tours où viennent s’entasser une population toujours de plus en plus importante, le village bucolique de Villandry semble très éloigné des préoccupations modernes.
Les jardins de Villandry, un voyage dans le temps
C’est bien connu, chaque château de la vallée de la Loire se distingue par une ou plusieurs singularité. Situé entre la grande ville de Tours et la ville de Langeais le château de Villandry détonne. Car dans le petit monde des châtelains il est connu pour son excellence et des jardins.
La visite du château commence avant tout par la découverte du potager. C’est ici que l’on cultive toutes sortes de salades. Inutile de demander s’il est possible d’en acheter, le potager est avant tout décoratif.
Bien alignées en rangs, les salades se trouvent comme encadrées par un tout petit buisson de buis. ici les salades sont presque de toutes les couleurs. Vertes ou violettes elles forment des ensembles uniformes et offre un spectacle unique en son genre.
C’est autour du potager décoratif que s’organise la visite du château. Ici tout semble être organisé autour du garde-manger du château. Au fond il y a la grande bâtisse séculaire avec un petit bout de forêt, à gauche les écuries et les ateliers des jardiniers. Et puis de l’autre côté du potager on trouve les salons d’ornement, le labyrinthe, le jardin d’eau.
Villandry une architecture qui témoigne du passé
Dès que l’on passe « les grilles du château » on se retrouve dans le potager. Et à la vue de toutes les plantations, on comprend que l’on ne risque pas de mourrir de faim. Néanmoins la visite des cuisines château est assez décevante. La petite cuisine de Villandry est modeste comparée à celle du château de Valençay. Il faut dire que ce château ayant appartenu à Talleyrand a marqué l’histoire. En effet Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord souhaitait faire de la gastronomie française une arme imparable de la diplomatie française.
« Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ». Une nouvelle fois cet adage populaire trouve tout son sens au château de Villandry
. Les jardins y sont somptueux alors que la cuisine y est vraiment modeste.
Historiquement c’était un château fort qui était érigé en lieu et place de la bâtisse que nous avons sous les yeux. Le seul élément qui est resté, c’est l’imposant donjon. Tout le reste a été démoli un peu comme à Valençay. En effet lors de la Renaissance l’idée de place forte disparaît. le territoire a été unifié et il n’est plus vraiment nécessaire d’assiéger un château pour s’emparer d’un territoire. C’est la stabilité géopolitique qui permet la Renaissance, une période dorée qui voit la fin des places fortes et la naissance d’un monde nouveau.
Malgré une rupture historique permis l’émergence d’un nouveau style architectural, l’indépendance alimentaire et l’autonomie sont encore de mise. C’est la raison pour laquelle des potagers sont encore présents à proximité immédiate des châteaux. Avec son potager et son jardin aux plantes aromatiques et médicinales, Villandry nous rappelle l’importance de l’agriculture et du maraîchage. C’est là un rappel historique indéniable. Il fut un temps où l’on devait quasiment tout produire soi-même.
crédits photos: Yann