Vendée Globe, comment marche ce tour du monde?

Ca y est, après 4 ans d’attente le Vendée Globe repart.

Traditionnellement c’est à la fin de l’automne que la flotte du Vendée Globe se prépare à prendre le départ.

Pour l’édition 2012 le départ du Vendée Globe a été donné le samedi 10 novembre 2012 à 13 heures 02 minutes.

Vendée Globe, un tour du monde à la voile

 

Vendée Globe 2012, la mer pour seul horizon
Vendée Globe 2012, la mer pour seul horizon

C’est parti pour une centaine de jours autour du monde et ce sans escale et en solitaire, sur un formule 60, un voilier de 18,28 mètres. L’aventure autour du monde dans les mers les plus dangereuses.

Les paris sont ouverts, le 20 participants réussiront-ils à passer sous la barre des 80 jours de mer autour du monde ?

Un tour du monde? comment et dans quel sens?

Le parcours du Vendée globe n’est pas un tour du monde en suivant l’Équateur… (Gibraltar, Panama, Suez … Non ça c’est trop facile)

Le Parcours du Vendée Globe

les Sables d’Olonne, point unique de départ et d’arrivée.

Le point de départ du Vendée Globe 2012 c’est donc les Sables, ensuite on dégolfe – comprendre on sort du golf de Gascogne, on sort plein ouest le plus eloigné possible de la pointe de l’Espagne.
Le golf de Gascogne est une marmite où bouillonne la houle venue des grandes dépressions qui déboule de l’Islande sur la Bretagne en passant par l’Irlande…

Ensuite c’est la descente vers le grand sud, on longe les
Côtes du Portugal, on passe les Canaries, sans s’arrêter … C’est un tour du monde sans escale!

Ensuite c’est le pot au noir et l’équateur enfin les mers commencent à s’agiter, l’Atlantique Sud s’offre aux navigateurs, tel un grand toboggan entre le Brésil et l’Afrique. La clé du match? prendre le plus à tribord possible (c’est à dire vers le Brésil) pour éviter un horrible anticyclone et ensuite il faut revenir à « fond de cale » sur le cap de Bonne Espérance et là stupeur on passe les 40 ème rugissants (40 eme parallèles Sud) – pas le temps de réagir les navigateurs rentrent à ce moment dans l’Indien.

Petite pause! Arrivé ainsi au niveau de l’Afrique du Sud on fait alors le tour complet de l’Antarctique, le 5 eme continent…
Et ce dans le sens des aiguilles d’une montre. Pourquoi ? Parce que le Vendée Globe est un « tour du monde » qui se fait dans le sens des vents. Donc a priori les allures sont portantes, on reçoit en principe le vent par 3/4 arrière ou de coté. Mais dans les dépressions le vent tourne et on a le droit en 48 heures à toutes les allures… Vents de face, près serré et la fuite lorsque la mer n’est plus maniable.

Le Vendée Globe et l’océan Indien

L’entrée dans l’océan Indien est un choc. Isabelle Autissier a chaviré là, Raphaël Dinelli aussi.
En principe il est interdit de passer trop au Sud. En coupant plus au Sud on coupe au plus court, mais s’aventurer trop au Sud est dangereux, l’eau avoisine les 5 degrés et les Icebergs et les growlers (blocs de glace) foisonnent comme autant d’obstacles.

Il y a donc des portes à passer. Ce sont des passages obligés avec une balise virtuelle au nord et une balise virtuelle au Sud. Il faut passer entre les 2. Rien de compliqué. Sauf que l’on est dans le grand sud…

Isabelle Autissier, olivier de Kersauzon et beaucoup d’autres marins racontent tous la même chose avec le Pacifique on à toujours l’impression que l’on va s’arranger, alors qu’avec l’Indien c’est plus compliqué, il attaque sans prévenir. D’ailleurs la majorité des naufrages dans le Vendée Globe ont lieu dans l’Ocean Indien.

L’océan Indien est une mer violente formée et imprévisible, le pacifique lui propose une houle un peu plus longue, plus régulière et moins tourmentée.

Entre le Cap de Bonne Espérance et la Tasmanie c’est l’océan Indien. Entre la Tasmanie et le Cap Horn c’est l’Océan Pacifique. Les navigateurs du Vendée Globe 2012-2013 vont y passer 6 bonnes semaines.

Du stress à revendre, c’est le Véndée Globe

Tout ce temps passé en plein « été » austral sera pour les marins une grande période de stress, entre descente vers le sud et esquive des tempêtes, mais pour tous c’est séance intensive de surf sur les grandes vagues de l’océan indien et de l’océan Pacifique.

Des surfs à plus de 20 noeuds une vitesse complètement folle et insensée. une véritable drogue qui grisera tous les navigateurs même les plus aguerris.

Ensuite il faudra passer le Horn. Point de passage obligé tant attendu et redouté des marins.

Passer le Horn est d’ailleurs une référence si ce n’est LA référence dans le monde de la voile.

Les vents peuvent monter à 80 nœuds rendant l’endroit impraticable. Le jeu est de rasé la côte en journée, mais bien souvent on le passe comme on peut, de nuit ou loin loin des côtes.
A cet endroit le fond remonte brusquement ce qui garantie une mer très abrupte, une mer croisée le vent et la mer ne vont pas dans le même sens et parfois même une houle croisée. Du grand n’importe quoi. Et il faudra quand même passer. À quelques heures du départ une pensée pour Gerry Rouf le skipper canadien de Group LG, qui a perdu la vie, juste avant le Horn, sur son monocoque violet.

La dernière ligne droite et la remontée de l’Atlantique

Ensuite âpres le passage du Horn c’est parti pour 3 semaines pour la remontée vers les Sables d’Olonne et là après les coups de tabac dans les mers du sud je peux vous dire que c’est Champagne, la température de l’eau remonte, samba, Brésil.

Dans cette remontée le premier serre les dents mais n’est généralement jamais rejoint. Par contre parmi les poursuivants c’est quasiment la guerre pour s’arracher les places d’honneur.

Encore un passage du pot au noir et de l’Équateur on revoit les Canaries et on longe les cotes du Portugal en suite plein cap vers les Sables et là le spectacle est grandiose.

Des dizaines de bateaux, des milliers de spectateurs sont là pour accueillir les marins. Et ce du premier jusqu’au dernier!!!

C’est la magie du Vendée Globe.
Mais ça se sera en Mars 2013 et se sera une autre histoire que nous aurons plaisir à vous rapporter.