Une exposition immersive insensée s’est installée dans l’ancienne patinoire désaffectée de Saint-Ouen. Située en plein centre ville entre la sortie de la station de métro et la mairie, la patinoire de Saint-Ouen était en déshérence depuis quelques temps déjà. Pour redonner vie à ce lieu seules des expositions artistiques temporaires pouvaient animer le lieu.
Tout commence en 2020 avec la fermeture d’une des rares patinoires de la région parisienne. La raison était toute simple. Le système de réfrigération ne marchait plus très bien et un beau jour il s’est arrêté. Alors des milliers de litres d’eau se sont retrouvés dans la réserve du supermarché. Une réserve qui se trouve juste en dessous. Une fois passée ces difficultés, la Mairie a pris la décision de changer l’affectation du bâtiment. La patinoire devait devenir un lieu d’expression artistique pour s’éviter une réhabilitation longue, coûteuse et incertaine. Et pour faire vivre ce lieu, la Mairie de Saint-Ouen a choisi peut-être sans le savoir l’un des plus grands maîtres origamistes. Un artiste internationalement reconnu et qui avait un projet déjà tout prêt mais qui ne l’avait jamais vraiment concrétisé et exposé entièrement. Voici l’histoire d’un pari fou: l’Océan de Léa.
2 000 mètres carrés pour une exposition hors norme
Tout a commencé par une idée un peu folle et une vision. Un artiste origamiste, Junior Fritz Jacquet, souhaitait depuis des années confectionner une sorte d’aquarium géant. Pendant quelques temps ce plieur de papier confectionna des installations modeste de fonds marins à travers l’Europe. Comme par exemple au musée de Saragosse (Espagne) ou à Chatenay-Malabry en région parisienne et rue du pont aux choux (à Paris dans le Marais). A chaque fois le résultat était le même les visiteurs se déclaraient totalement surpris ou émerveillés. Néanmoins ce n’était qu’un avant goût de ce que souhaitait vraiment faire Monsieur Jacquet. En effet, cette origamiste un peu inconscient souhaitait transmettre un sentiment encore plus fort et proposer une expérience immersive inédite. Une façon de réveiller les émotions chez les visiteurs, d’aller au-delà des a priori que le grand public peut avoir sur l’origami. Des cocottes en papier et des avions à Saint-Ouen vous n’en verrez pas. L’origami que pratique Junior Fritz Jacquet est absolument unique en son genre. Il a d’ailleurs été reconnu pour cela comme grand maître origamiste au Japon.
Retour en images sur un marathon de trois mois d’installation pour l’installation d’un océan d’origamis
Impossible d’imaginer tous les efforts et toute l’énergie déployés pour en arriver là. Le résultat est splendide mais le travail réalisé est absolument incroyable et titanesque. Mais fort heureusement Junior Fritz Jacquet n’est pas tout seul. En effet autour de cet artiste hors du commun se trouve une équipe composée de personnes généreuses et bienveillantes.
Une équipe qui intervient principalement sur les aspects techniques de l’installation. Fabienne la fidèle amie, Stéphanie, Céline, Angili, Véra ou Nadine. Junior Fritz Jacquet a su s’entourer de personnes complémentaires et qui ont toujours répondu présent. Sans oublier l’ami de toujours : Eric, ou le fidèle compagnon des premiers jours : Alexis ou encore Stéphane. Et puis il y a ceux sans qui l’exposition n’aurait pas pu voir le jour. Ceux qui ont pris des risques pour que l’exposition puisse se faire. Comme Clément, Raphaël, Anurag qui ont réalisé un travail d’équilibriste à près de dix mètres de hauteur pour accrocher près de cinq cent œuvres.
Fabienne, Eric, Alexis, Stéphanie, Céline, Nadine, Angili, Véra, Anurag, Raphaël, Clement, Sthéphane. Autant de prénoms qui vibrent autour de la l’énergie que dégage l’artiste, le lieu et ce projet démesuré.
Travailler, plier et accrocher sans relâche. Le tout dans le seul but de créer un ovni artistique, une sorte d’océan d’Origamis. Et cela dans un contexte délicat, mêlé d’indifférence et d’incrédulité, teinté toujours d’incompréhension. Une incompréhension nécessaire sur laquelle est bâtie ce projet. Et pourquoi? et bien parce que c’est bien souvent le propre des artistes que de proposer une vision différente du monde. Qui pouvait imaginer le rendu de cette exposition hormis l’artiste lui-même ?
Mais pour proposer cette vision des fonds marins des océans il aura fallu produire les œuvres sur place pendant de longues semaines. Trois mois parsemés de livraisons, de manutentions, de négociations et de créations. Produire et encore produire, sans cesse. Plier, découper, assembler ou froisser.
Un océan d’origamis, pour sensibiliser à la cause de l’environnement
L’océan de Léa tel est le nom qui a été choisi par l’artiste pour nommer cette exposition monumentale que l’on pourrait comparer à un océan d’Origamis tellement les œuvres sont nombreuses et foisonnantes.
Mais qui est donc Léa ? Léa vous ne la verrez pas. Car c’est tout simplement le prénom de la fille de l’artiste. Un an auparavant il y avait eut le jardin d’Eden (NDLR le prénom de son fils). Cette exposition (le jardin d’Eden) fut installée en novembre et décembre 2023 dans l’Oise à Compiègne. Et plus précisément dans l’église désacralisée de Saint-Pierre des Minimes.
Métro : Mairie de Saint-Ouen, ligne 13 ou 14
La patinoire désaffectée se trouve juste en face du métro. L’océan de Léa se tiendra jusqu’au 28 février 2025.