Les artistes Jeanne-Claude et Christo avaient imaginé d’emballer à nouveau un monument parisien. Pourquoi à nouveau? et bien tout simplement parce que le premier emballage de Christo avait eu lieu le 22 septembre 1985. À l’époque Christo avait empaqueté un pont parisien, le pont Neuf. Une opération qui avait déjà à l’époque emballé les parisiens et qui avait nécessité l’intervention de 400 personnes. Christo était donc en quelque sorte un artiste monumental, puisqu’il avait également emballé le Reichstag à Berlin en 1995 ainsi qu’une bonne partie de Central Park à New York en 2005. Malheureusement pour l’artiste, il n’aura pas pû être là pour admirer l’emballage de l’Arc de Triomphe, puisqu’il nous a quitté le 31 mai 2020. Il nous reste de cet artiste bulgare qui avait élu résidence à Paris en 1958, devenu citoyen américain par la suite, une oeuvre d’art éphémère, l’arc de triomphe empaqueté. Un emballage qu’il faut absolument aller voir prendant la nuit. Car c’est assez moment là que l’œuvre est la plus impressionnante et qu’elle prend toute son ampleur.
L’arc de Triomphe vu de nuit
En coulisse l’opération était préparée depuis quelques temps déjà. L’emballage était initiallement prévu pour septembre 2020, mais à cause de la pandémie l’opération avait dû être reportée d’une année. L’artiste décédé en 2020 n’aura donc pas eu la chance d’admirer son oeuvre éphémère. Pour rappel Christo qui occupait un petit studio rue Bauchart rêvait déjà au début des années 1960 d’emballer l’Arc de Triomphe.
Les opérations ont commencé le 7 septembre 2021, et ce sont achevées le 12 septembre 2021. L’arc de Triomphe devrait resté emballé jusqu’au 3 octobre 2021.
Au total le projet aura coûté près de 14 millions d’euros. C’est le coût cumulé des 25 000 mètres carrés et de l’installation des cages de protection métalliques et de la pose par l’équipe d’ouvriers spécialisés (cordistes).
Une œuvre d’art éphémère
Pour rappel, les 25 000 mètres carrés sont du tissu en propylène recyclé. Une sorte de textile dont la couleur de base est le bleu qui a été spécialement fabriqué en Allemagne. Ce sera en tout 18 rouleaux de plus d’une tonne chacun qui auront été nécessaires pour recouvrir entièrement l’Arc de Triomphe.
D’un côté le tissu est bleu et de l’autre il est argenté. Pour obtenir cette couleur grisatre, le fabriquant a propulsé un kilogramme d’aluminium sur un des côtés de cette toile.
D’un côté le tissu est bleu, de l’autre il est blanc et les cordes qui fixent le l’ensemble sont rouges. Bleu, blanc, rouge, c’est le clin d’oeil au drapeau français et aux couleurs de la France.
L’avantage de cette toile argentée est double. Car de part sa souplesse elle a tendance a onduler légèrement avec le vent. Mais surtout le tissus va changer de couleur en fonction de la lumière. Et c’est pour cela qu’il faut venir observer cette installation éphèmère au crépuscule. Ces effets étaient bien évidemment recherchés par l’artiste qui avait échangé précisemment sur ce sujet avec des journalistes quelques temps avant de disparaître.
Venir voir l’arc de Triomphe emballé de nuit est donc une évidence. L’autre nom de Paris n’est-il pas la ville lumière ?
Les photos de l’arc empaqueté
Crédits photos : Yann Vernerie