Retour sur le terrible incendie de Notre Dame
Nous sommes le 15 avril 2019, lorsqu’une alarme incendie retentie dans le poste de sécurité de la cathédrale de Notre Dame de Paris. Pour une raison encore indéterminée, un capteur qui a détecté de la fumée (ou une source de chaleur) s’est mis en marche. A ce moment l’agent de sécurité se serait rendu sur la zone indiquée par le capteur et il n’aurait rien trouvé d’anormal. A-t-il fait le tour de la charpente ? Est-il redescendu immédiatement à son poste ? Seule l’enquête pourra le révéler. Ce pauvre homme alors en faction ne le sait pas encore mais l’incendie du millénaire est en cours dans la cathédrale de Paris.
L’incendie peut donc s’étendre et lorsque les passant se rendent compte que de la fumée s’échappe du toit de Notre Dame, c’est déjà trop tard. Les pompiers sont avertis mais les embouteillages les empêchent d’intervenir rapidement.
Tout est en place pour que le tragique incendie de Notre Dame dévore la charpente. Il s’en est fallut de peu pour que l’édifice ne s’écroule.
L’art et le sacré
Pour bien comprendre l’enjeu de la tragédie de Notre Dame il faut se placer d’un point de vue historique et artistique. Notre Dame de Paris n’est pas seulement un vestige religieux catholique consacré à la célébration du Christ.
Cette cathédrale est aussi et surtout un précieux témoignage du Moyen-Âge. Une période où l’art était seulement possible dans le domaine religieux. Car à ce moment de l’histoire, réaliser une oeuvre d’art en dehors de la religion était tout simplement impossible. La seule place où les artistes du Moyen-Âge pouvaient s’exprimer, c’était dans le domaine religieux. Créer dans l’espace public était vraiment plus que risqué. Et c’était surtout la garantie d’un procès expédiditif en sorcellerie qui débouchait sur une mort quasi certaine. La peine choisie était généralement le bûcher. (l’idée était de brûler le mal pour qu’il ne revienne pas)
En France on peut et on a même le droit de ne pas être concerné par les croyances religieuses quelles qu’elles soient. Par contre il faut vraiment vivre sur une autre planète pour ignorer que les cathédrales sont surtout des oeuvres d’art, avant même d’être des édifices religieux. Les artistes s’en sont d’ailleurs donné à coeur joie en intégrant des scènes parfois érotiques ou graveleuses dans les sculptures. Celles-ci ornent généralement les entrées où les facades des cathédrales. Ces mêmes artistes intégraient des figures diaboliques. Une façon pour eux de démontrer qu’ils n’étaient pas dupes. les cathédrales étaient surtout pour le pouvoir une façon d’assoir son autorité sur le peuple et sa supériorité vis à vis des provinces françaises ou des autres Royaumes.
Une tragédie qui tombe à la mauvaise date
L’ironie du sort est que cet incendie accidentel tomba le jour de la plus importante fête chrétienne. C’est à dire le Lundi de Pâques. La cathédrale sera donc ravagée par les flammes le jour de la résurection du Christ. Cette coïncidence laissera beaucoup de personnes sans voix. Les plus sarcastiques relèveront l’ironie du sort. Les plus supersticieux se contenteront de relever le fait qu’il n’est jamais bon signe lorsqu’une cathédrale brûle. D’ailleurs au Moyen Âge lorsqu’une cathédrale brûlait, c’était généralement le présage d’une épidémie. Ce qui ne manqua pas d’arriver en décembre de la même année. Des croyances certes infondées et d’un autre temps qui finissent par se télescoper avec l’actualité du XXI ème siècle.
Incendie criminel ou accidentel ?
Très vite tout le monde s’accorda pour reconnaître qu’il s’agissait d’un accident. Les experts de la police scientifique ne renderont leurs conclusions qu’un an plus tard. Mais que voulez-vous trouver, lorsque les 460 tonnes de plomb du toit et que l’équivalent de 800 chênes centenaires sont partis en fumée ?