Les 10 pays les plus pauvres d’Europe

1. Moldavie
2. Ukraine
3. Kosovo
4. Albanie
5. Bosnie
6. Macédoine
7. Biélorussie
8. Serbie
9. Monténégro
10. Bulgarie

Sur le vieux continent, il existe des économies en perte de vitesse ou qui sont restées au point mort. Voici donc les 10 pays les plus pauvres d’Europe. Aucun suspens, tous ces pays se trouvent en Europe de l’Est.

1. La Moldavie

Le drapeau du pays le plus pauvre d'Europe

Avec un PIB de seulement 2 289 USD par habitant, la Moldavie est malheureusement le pays le plus pauvre d’Europe continental.

La situation politique de la Moldavie

Mais ce n’est pas tout, ce pays traverse une crise géopolitique depuis la chute de l’URSS. En effet, une partie du territoire, la Transnistrie reste hors de contrôle du pouvoir central. La « capitale » de cette langue de terre coincée entre l’Ukraine et la Moldavie est Tiraspol. Ce territoire hors de contrôle est géré par d’étranges personnages qui semble sortis tout droit de l’URSS. Des dirigeants autoritaires, soutenus officieusement par Moscou, qui a laissé sur place quelques 1500 hommes sous couvert de maintient de la paix. Et cela fait plus d’un quart de siècle que cela dure. La Transnistrie c’est un peu la marque de fabrique de la déstabilisation des états, organisé en sous-main par Moscou. Vous en doutez? les deux seules ambassades de la Transnistrie se trouvent en Ossétie du Sud et en Abkhazie (deux anciennes régions géorgienne qui ont fait sécession avec l’aide de Moscou). La prochaine ambassade de Transnistrie sera peut-être pour le Donbass (une région elle aussi sécessionniste de l’état Ukrainien).

Une économie catastrophique

Lorsque l’on s’intéresse au salaire minimum mensuel en Moldavie on obtient tout simplement un taux de salaire parmi les plus bas des pays industrialisés. Il y a quelques années le salaire minimum mensuel était de 45 euros. Le salaire médian est quand à lui estimé aux alentours des 250 euros. La situation économique est tellement difficile que l’on se demande si de pays en transition économique ne serait pas plutôt un pays en perdition.

Avec une population qui émigre massivement, la demande intérieure s’est effondrée. Ici le choix c’est soit de partir vers la Russie et Moscou, soit de tenter sa chance en Europe de l’ouest.

2. L’Ukraine, l’un des pays les plus pauvres d’Europe

L'Ukraine l'un des pays les plus pauvres d'Europe
Kiev, la belle capitale d’un des pays les plus pauvres d’Europe

La situation géopolitique de l’Ukraine

L’Ukraine vit des troubles politiques et militaires depuis une bonne quinzaine d’années. Tout a commencé avec la révolution orange entre novembre 2004 et janvier 2005. Puis il y a eu les grandes manifestations de Maïdan contre un président ukrainien élu démocratiquement mais manifestement pro-russe et trop intéressé par ses intérêts personnels. Les abus de Viktor Ianoukovitch (25 février 2010 – 22 février 2014), un président élu mais devenu encombrant démissionne devant les manifestations de Kiev et de la place Maïdan. Mais s’en était trop pour la fédération de Russie et c’est alors qu’un conflit éclata mystérieusement en Crimée d’abord, puis le vent de révolte se propagea vers l’Est du pays.

La Crimée était un territoire donné par Khrouchtchev de la Russie à l’Ukraine. Mais en ce temps là tous ces pays étaient régis par les lois de l’URSS. Et le transfert de souveraineté de la Russie vers l’Ukraine ne coûtait pas grand chose à l’époque. La Crimée passait sous administration ukrainienne mais elle restait soviétique avant tout.

Mais avec la chute de l’URSS en 1991 la Crimée quitte définitivement le giron de la Fédération de Russie. Et c’est pendant deux décennies que le cœur gros des millions de russes se rappelaient le temps où la Crimée était russe. Mais les troubles ukrainiens orchestrés en 2004 avec l’aide des agences américaines de renseignements et d’espionnages agaçaient au plus haut moins Moscou.  Avec l’annexion de la Crimée par la Russie et la création d’une grande zone tampon dans la région de Donetsk, la question de l’influence américaine sur l’Ukraine était résolue. De plus, la base militaire russe de Sébastopol et la question de l’intégrité des frontières russes étaient  ainsi sauvées.

L’Ukraine est donc aujourd’hui un pays en partition. Ce pays reste néanmoins un grand producteur agricole. En ce qui concerne sa superficie, l’Ukraine pointe d’ailleurs à la troisième place des plus grands pays d’Europe entre la France et l’Espagne.

Une économie ukrainienne qui attend des jours meilleurs

En Ukraine lorsque l’on divise le total des richesses créées par le nombre d’habitants on obtient un revenu moyen annuel estimé à seulement 2 639 USD.

Il faut dire que la perte d’une région très touristique et le conflit débuté en 2014 dans l’Est du pays n’arrange rien à la situation économique du pays. A noter que depuis le 24 février 2022 l’Ukraine est en guerre contre son encombrant voisin russe qui a lancé une grande opération militaire dans le but d’annexer purement et simplement tout le pays.

La pauvreté du pays est incontestable, surtout lorsque l’on s’intéresse au niveau du « SMIC » ukrainien. Au premier janvier le salaire minimal en Ukraine était de seulement 136 euros par mois. Le niveau des retraites est lui aussi ridiculement bas.

Kiev la nuit
Dans les quartiers du nord de Kiev en Ukraine

3. Kosovo, un petit pays et une économie compliquée

Le Kosovo l'un des pays les plus pauvres d'Europe

Géopolitique du Kosovo

Ce jeune état est né du volontarisme américain suite à la guerre de l’ex-Yougoslavie. En 1999, cette région est placée sous l’administration de l’ONU. Et il faudra près de dix ans pour trouver une issue au problème.

En 2008 un référendum est donc décidé par les américains. La logique est simple, il y a deux ethnies en présence, des albanais musulmans et des serbes chrétiens orthodoxes.  Avec le temps les albanais sont devenus plus nombreux que les serbes.

Pour rappel, après le conflit de 1994 en ex-Yougoslavie, il devenait très compliqué de faire cohabiter Bosniaques, Croates et Serbes ensemble. Trois pays ont donc été créés sur des principes ethniques et religieux en lieu et place de l’ex-Yougoslavie.

La naissance d’un état problématique

Concernant le Kosovo, à l’époque rien est décidé et cette problématique restera un conflit larvé et irrésolu durant de nombreuses années. Finalement le droit des peuples à décider d’eux mêmes, l’emporte. Un référendum est organisé et le peuple choisit souverainement la création d’un nouvel état. La colère de la Serbie et surtout de la Fédération de Russie est palpable. Car les accords de Postdam et de Yalta, tous deux signés en 1945, n’ont pas été respectés. Pour rappel les accords de Yalta consacraient le fait que les frontières des états européens étaient figées et qu’elles ne pouvaient donc plus évoluer. Et ce afin d’éviter de nouveaux conflits en Europe après la terrible guerre fratricide de 39-45.

Problème, une petite partie du nord du Kosovo est majoritairement peuplée de serbes qui contestent la légitimité du gouvernement élu de Pristina. Le nord d’un état sécessionniste est lui même en sécession. Et tout cela n’est absolument pas propice pour le développement d’une économie dans un tout nouvel état. C’est ce qui explique la raison pour laquelle ce petit état des Balkans est l’un des pays les plus pauvres d’Europe.

L’histoire du Kosovo, un territoire disputé depuis près de 1 000 ans

Ce territoire de l’empire ottoman est conquis par la Serbie vers la fin du XII ème siècle. Mais trois siècles plus tard, le Kosovo est récupéré par les Turcs. En 1913, la Serbie récupère de nouveau le Kosovo qui est considéré comme un territoire clef du sud-est du pays. C’est presqu’un siècle plus tard que le Kosovo devient une sorte d’état indépendant qui n’est ni reconnu par l’Union Européenne, ni par l’ONU.

Zoom sur l’économie de l’un des pays les plus pauvres d’Europe

On estime la création de richesse à 3 893 USD par habitant et par an. Inutile de dire qu’avec un tel revenu, ce pays est une terre d’émigration vers l’Europe de l’Ouest. Le Kosovo est l’un des plus petits pays d’Europe, qui ne peut compter que sur l’agriculture et l’artisanat pour s’en sortir. Difficile de tabler sur le tourisme, le Kosovo est l’un des derniers pays à avoir connu la guerre en Europe.

A lire le très bon livre de Pierre Péan, « Kosovo, une guerre juste pour un état mafieux » (publié chez Fayard).

4. L’Albanie

Ce petit pays coincé entre le Monténégro et la Grèce est l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Le revenu par habitant est de 4 537 USD par habitant et par an.

Mais l’Albanie n’est pas seulement un pays pauvre, c’est aussi malheureusement, un pays où la criminalité occupe incontestablement une place non négligeable. A noter que cette insécurité ne concerne pas les touristes mais plutôt les bandes rivales qui se disputent le partage du peu de richesses créées par le pays.

Côté salaires et acquis sociaux, ils sont pratiquement inexistants. A titre d’exemple le salaire minimum en Albanie est d’environ 162 euros par mois.

La géographie de l’Albanie

Si la côte albanaise se prête à l’activité touristique, pour le reste du pays la situation est un peu plus délicate. En effet l’Albanie est un pays montagneux peu propice au développement de l’agriculture. Plus des deux tiers du pays sont constitués de montagnes. Et malheureusement les seules vallées disponibles pour l’agriculture ne sont pas recouvertes de terres fertiles.

5. La Bosnie-Herzégovine

Le PIB moyen en Bosnie-Herzégovine est de 5 180 USD par habitant.

En Bosnie-Herzégovine on estime qu’un travailleur consacre les trois quarts de son salaire à l’alimentation. C’est d’ailleurs dans ce contexte social qu’il y a quelques années des troubles ont explosé. Des voitures et des bâtiments furent incendiés. C’était la conséquence d’un taux de chômage record et d’une pauvreté parfois extrême. Les analystes estiment qu’à partir de 25% de chômeurs dans une économie les actes de révoltes populaires sont inéluctables.

L’incompréhension face à la crise

La population ne comprend pas pourquoi la situation économique est aussi déplorable. Car parmi tous les anciens pays de l’ex-Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine est celui qui s’en sort le moins bien. Ce pays est bien loin du développement économique de la Slovénie ou de la Croatie. C’est d’ailleurs l’un des rares pays qui n’est même pas candidat à l’intégration dans l’Union Européenne.

6. Macédoine

Le PIB par habitant en Macédoine est de 5 442 USD. Ce petit pays des Balkans dont le salaire moyen n’excède pas les 400 euros connaît également un taux de chômage record. Celui-ci varie entre 20 et 25% de la population active. Mais lorsque l’on parle du chômage des jeunes, de taux d’inactivité frôle les 40%.

A noter que le salaire minimum en Macédoine est de seulement 240 euros net mensuel.

La Macédoine une économie au point mort

La situation est tellement compliquée que les habitants partent travailler ailleurs. On estime à plus d’un quart de la population ceux qui ont quitté le pays. Ce petit pays enclavé de deux millions d’habitants a donc connu un exode massif de sa population. Cela s’est traduit naturellement pas un effondrement de la demande interne et donc par une absence de croissance chronique. Résultat la situation du pays est catastrophique, tant sur le plan économique que social.

Insolite: on enregistre jusqu’à 280 jours de soleil par an en Macédoine. Malheureusement la production d’énergie solaire pèse à peine 0,05% de la production totale d’électricité du pays. La raison est assez simple, la Macédoine n’a tout simplement pas les moyens de réaliser des investissements quels qu’ils soient.

La salade géographique et géopolitique des Balkans

Le soleil et les montagnes macédoniennes seront néanmoins peut-être une porte de sortie pour l’économie macédonienne. Le tourisme vert pourrait tout à fait se développer dans ce pays des Balkans. A condition néanmoins que les dissensions entre les slaves orthodoxes et les albanais musulmans s’apaisent. Un conflit a même éclaté au début des années 2000 car les albanais de Macédoine souhaitaient une meilleure représentation politique. Aujourd’hui les 20 à 40% de la population albanophone va jusqu’à réclamer dans certains cas l’autonomie de leur région voir même une sécession et un rattachement à l’Albanie. Un scénario sur le mode du Kosovo semble se dessiner encore une fois. Et cela ne laisse présager rien de bon dans la poudrière des Balkans.

Les relations avec le voisin grec en voie de normalisation

En effet la Grèce a toujours vu d’un très mauvais œil que ce pays choisisse le nom de Macédoine. Pour désamorcer le conflit, le pays devrait choisir le nom de République de Macédoine du Nord. Laissant ainsi la place à une Macédoine du Sud que les grecs considèrent comme étant la seule Macédoine originelle qui vaille.

Des frontières au nord toujours incertaines

Les relations avec la Bulgarie sont parfois troubles car il existerait un désaccord en ce qui concerne la frontière du nord.

Devant autant de menaces, le 6 février 2019, la Macédoine a donc rejoint l’OTAN, espérant pouvoir bénéficier d’une sorte de protection militaire. Si cette adhésion a été acceptée, c’est surtout parce que la Macédoine a résolut le différent qui l’opposait à son ennemi historique: la Grèce. Ainsi en 2019, le pays devenait le 29 ème membre de l’OTAN.

7. La Biélorussie, la dernière autocratie européenne

Coincé entre l’Ukraine, la Russie et la Pologne, ce pays d’Europe de l’Est est l’un des pays les plus pauvres du continent. Avec PIB moyen par habitant de 5 726 USD ce pays enclavé est un pays industrialisé. Mais il ne faut pas se leurrer la plupart des usines datent de l’ère soviétique.

8. La Serbie, l’un des pays les plus pauvres d’Europe

Dans les rues de Belgrade
Dans les rues de Belgrade en Serbie, l’un des pays les plus pauvres d’Europe

En Serbie le PIB moyen par habitant et par an est de 5 900 USD. Avec ce chiffre la Serbie se classe donc à la huitième place des pays les plus pauvres d’Europe. Le salaire moyen en Serbie tourne autour des 400 euros par mois.

Mais il ne faut pas oublier les travailleurs pauvres qui reçoivent moins de 200 euros de salaire par mois et il serait un peu moins de 400 000 dans ce cas.

Un serbe vendant une boisson chaude
Dans les rues de Belgrade en hiver

9. Monténégro

Avec un revenu de 7 669 USD par habitant, le Monténégro est certes l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Mais on peut dire qu’il s’en sort plutôt bien par rapport aux autres pays de la région des Balkans.

Côté salaire minimum, les employeurs ne peuvent pas payer leurs salariés moins que 290 euros net pas mois. 290 euros, c’est donc le niveau du salaire minimum mensuel local.

10. La Bulgarie

Le revenu moyen en Bulgarie est de 8 031 USD par habitant et par an. Néanmoins il ne faut pas s’y méprendre, certaines régions de la Bulgarie font partie des endroits les plus sinistrés d’Europe.

La question de l’utilisation des fonds européens en Bulgarie

Bien que ce pays fasse partie de l’Union Européenne, il est important de rappeler qu’il ne bénéficie d’aucune aide. Pourquoi? Et bien tout simplement parce que les autorités de Bruxelles soupçonne un détournement de celles-ci par le président en personne. (cf l’article du journal le Monde du 2 mai 2019 – « en Bulgarie un scandale de détournement de fonds européens« ). Ce ne serait qu’un énième rebondissement sur des soupçons qui durent depuis quelques années déjà. (cf sur des déclarations exagérées datant de 2007, article du parisien du 2 juin 2019 – « Bulgarie: détournement de l’argent de l’Europe« )

crédits photos : Yann