En Chine le thé occupe une place vraiment particulière. On estime que plus de vingt provinces chinoises cultivent les théiers. Les théiers sont des arbustes de petites tailles qui fournissent les feuilles que l’on fera sécher et que l’on fera infuser dans de l’eau bouillante bien des mois après.
Quel pays a inventé le thé ?
La légende raconte que c’est en Chine que l’on aurait inventé le thé. On retrouve d’ailleurs dans la mythologie chinoise des textes qui concernent l’empereur Shen Nong. Cet empereur qui régna sous la dynastie dite des Trois Augustes et des Cinq Empereurs aurait inventé cette boisson.
La légende du thé est une histoire qui remonterait donc à l’an 2737 avant JC. L’empereur chinois Shen Nong se serait arrêté au pied d’un arbre pour s’abriter du soleil et se faire bouillir un peu d’eau dans le but de se désaltérer. Mais par le fruit du hasard et à la faveur d’un léger coup de vent, quelques feuilles tombèrent dans un récipient qui était en train de bouillir. L’eau se colora légèrement et l’empereur ne pu céder à la curiosité. Il goûta ainsi à ce mystérieux breuvage. L’eau chaude mélangée aux feuilles avait une odeur très particulière. Le goût lui plus et l’Empereur Shen Nong décida de répéter l’expérience. C’est à ce moment précis que le thé entra dans l’histoire de l’humanité. L’arbre sous lequel Shen Nong venait de s’abriter était en fait un théier sauvage. Et l’alliance des feuilles et de l’eau bouillante venait de donner naissance au thé.
La propagation du thé dans la culture chinoise
Si l’on attribut l’invention du thé à l’empereur Shen Nong de la Dynastie des Trois Augustes et des Cinq empereurs, il faudra attendre la dynastie des Tang pour que le thé devienne une boisson nationale. En effet Shen Nong était avant tout un homme préoccupé par les plantes médicinales. Il ne pouvait pas entrevoir les feuilles de cet arbre comme étant autre chose qu’une plante aux vertus médicinales.
Il est à noter que les chinois consomment régulièrement de l’eau tiède en lieu et place du thé. Ils appellent également cette boisson « tcha’ā » que l’on peut traduire par thé.
Pourquoi les chinois boivent du thé ?
Si le thé est une boisson omniprésente en Chine et plus généralement en Asie c’est avant tout parce que le goût de cette boisson chaude est particulièrement subtile et relativement complexe. En effet le goût du thé varie de manière très significative entre en fonction du moment de la récolte, du type de terroir et à la manière sont on va travailler les feuilles. C’est d’ailleurs en cela que la fabrication du thé s’apparente à la culture de la vigne et au vin.
Le thé est donc une invitation au voyage. Il permet de voyager à travers les provinces chinoises et c’est également une façon de créer du lien entre les gens. Le thé en Chine est à la fois un phénomène social et culturel. Il permet d’allier à le partage d’une boisson au sein d’un petit groupe d’amis et de célébrer la culture chinoise avec un certain esthétisme dans la recherche du goût.
La cérémonie du thé
Car si les chinois aiment le thé comme certains écossais aiment le whisky, c’est avant tout par défi. Il s’agit là avant tout d’une recherche de goûts et aussi d’une expérience sensorielle. Un moment de dégustation qui n’est autre que la découverte de la complexité des arômes et de la découverte d’un terroir.
On attribut souvent la cérémonie du thé à la culture japonaise. C’est une erreur. Celle-ci est apparue en Chine avant de se propager à travers l’Asie. L’objectif n’était pas de créer un spectacle harmonieux, cette cérémonie très codifiée avait pour but de révéler la meilleure boisson possible. En chauffant les tasses, en nettoyant les feuilles avant de les faire infuser etc.
Quel est la différence entre le thé noir et le thé vert ?
Une autre question incontournable à propos du thé c’est sa couleur. Même si le thé porte plusieurs noms il faut tout d’abord reconnaître que le thé noir et le thé vert proviennent de la même plante qui n’est autre que le théier (arbre à thé). Le thé vert s’obtient par un processus de séchage relativement court qui permet aux feuilles de garder une teinte verdâtre. A partir du moment ou la torréfaction du thé sera plus poussée, le thé obtenu sera dit « noir ».
Zoom sur le thé vert
Commençons d’abord par le thé vert. Celui-ci est généralement le plus recherché. On estime en effet que de part ses qualités antioxydantes le thé vert est un excellent remède contre les effets du vieillissement. Néanmoins il ne faut pas en boire de trop. Car celui-ci provoquerait des calculs rénaux. Notamment chez les sujets européens qui n’auraient pas les bonnes enzymes pour digérer le thé. Le thé vert offre généralement un goût et des arômes plus intenses que le thé noir. En revanche certains peuvent lui reprocher son côté plus amer. Le thé vert n’est pas amer. L’amertume qu’on lui reproche est lié soit à des temps d’infusion trop élevés. Soit à une eau trop chaude. A 90 degrés, l’eau bouillante va révéler immédiatement l’amertume du thé vert, alors qu’une infusion à 70 degrés permettra d’obtenir une boisson plus équilibrée et nettement moins amère.
Le thé noir et sa fabrication
Le thé noir souvent délaissé au profit du thé vert reste néanmoins une boisson très intéressante pour la santé. En effet, celui-ci permettrait de réduire les risques cardiovasculaires. Le thé noir possède donc de nombreux atouts grâce aux antioxydants qu’il contient. Seul hic, une consommation excessive de thé noir aurait tendance à faire jaunir les dents. Notamment à cause de sa forte teneur en tanins. On retrouve d’ailleurs cette coloration sur l’intérieur des tasses de thé. Et surtout sur les tasses où la boisson a séjourné plus que de raison avec un reste de thé, en attendant d’être lavées. Si le thé noir a longtemps été délaissé en Europe, c’est tout simplement parce que c’est le plus commun. Le thé noir que l’on trouve en sachet à travers le monde est souvent un thé banal travaillé à la va-vite. Néanmoins le thé noir, lorsqu’il est choisi avec soin permet de passer de très bons moments et d’apprécier ce breuvage à sa juste valeur.
Les secrets de la fabrication du thé noir
Le secret du thé noir, c’est de faire baisser au maximum la teneur en humidité des feuilles avant de commencer à le travailler. On dit que le thé noir est un thé oxydé. Tout commence par le flétrissage (1), le thé est laissé à l’air libre dans une pièce dont la température varie entre 20 et 24 degrés avec un léger courant d’air (ou de l’air pulsé via un ventilateur). Cette première étape dure généralement entre un à deux jours. Ensuite on passera au roulage (2), c’est la deuxième étape qui permet de « démarrer » le processus d’oxydation. Cette deuxième étape dure un peu moins d’une heure. Et ce en fonction du niveau d’oxydation que l’on recherche. À noter que plus le thé aura été roulé (en temps et en vigueur) et plus il sera corsé.
Après le roulage on passe en phase d’oxydation (3), on laisse généralement le thé dans une salle ou l’humidité dépasse les 90%. La température y est de 20-22 degrés et le processus peut durer une heure minimum jusqu’à trois heures maximum. Et ce en fonction du résultat gustatif que le fabricant souhaite.
L’avant dernière étape porte le nom de dessiccation (4). On pourrait appeler cette quatrième étape le séchage ou la torréfaction. Il s’agit ici de faire sécher les feuilles le plus vite possible. Les fourneaux sont chauffés à 90 degrés maximum pour ne pas faire brûler les feuilles. L’étape de dessiccation durera entre dix et quinze minutes.
La dernière étape est le triage ou tamissage (5) une étape qui permet de trier pour séparer les petites branches ou brindilles des feuilles entières et des feuilles cassées (deuxième choix). On effectue le tri le plus vite possible et on emballe le thé dans la foulée. Pourquoi ce besoin de vitesse ? et bien c’est tout simplement pour éviter que les feuilles se gorgent de nouveau de l’humidité ambiante.
Les autres types de thés
Hormis les thés vert ou noir il existe beaucoup d’autres types de thés. Comme par exemple le thé blanc ou le thé Wulong. Mais au total ce serait près de dix mille sortes de thé que l’on pourrait trouver en Chine.
On obtient le thé wulong ou Oolong en ajoutant une étape de sudation. On va tout simplement mettre le thé à température ambiante (23 – 25 degrés). A cette température, sera couplée un très fort taux d’humidité ambiante. (le taux peut approcher les 90 %).
Le thé blanc s’obtient quand à lui en effectuant la récolte au début du printemps. Ce type de thé se caractérise par sa fabrication qui n’est composée que de deux étapes contre cinq pour le thé noir. Pour le travail du thé blanc on le laissera flétrir (sécher naturellement) à l’air libre et ensuite on procèdera à une dessiccation.