Hôtel & voyage
Simple lieu de passage, parfois synonyme de liberté, les hôtels sont des lieux inspirants. Par exemple Dali vivait à l’hôtel, une façon peut-être de rester créatif, libre et sur la sellette.
Pour plaire au plus grand nombre les hôtels sont dans leur décoration et dans leur style, impersonnels. C’est d’ailleurs là le principal reproche. Mais c’est aussi peut-être parce que l’on ne peut rien laisser trainer. Absolument rien. Cleptomanes, collectionneurs, et autres opportunistes semblent en effet s’être donné le mot pour organiser l’évaporation des biens de l’hôtellerie…
Ce qui est frappant c’est aussi le vide. Vide d’objet, vide des couloirs une fois passé l’agitation de la réception.
La solitude s’empare alors de celui qui a loué une chambre pour la nuit et dont le bruit de la télé du voisin d’à côté ne parvient pas à combler le vide existentiel. Vide de relation, absence de pensée. Pour le voyageur d’affaire, la solitude semble être attachée à la chambre d’hôtel.
Moi j’aime bien ça la solitude. De longs monologues m’animent. Je me retrouve, je m’agite, je jubile, je vis. Je fais le point, l’extase n’est jamais très loin.
Petits plaisirs de la vie et à l’hôtel
Une chambre que je n’aurai jamais à ranger et dont l’aménagement et la décoration ne me concerne point.
Une chambre dont je n’aurai plus jamais à me préoccuper. Dont les draps propres me bercent le temps d’une nuit et dont la douche reste trop souvent immaculée. Car je n’ai pas le temps de m’en approcher. Trop préoccuper par la préoccupation du temps. L’arrivée tardive et le petit déjeuner toujours trop tôt. Le temps qui file tel le grain de sable dans son sablier.
Le temps file, à peine arrivé, à peine endormi qu’il faut se réveiller et qu’il faut se préparer à partir.
Et déjà une nouvelle journée se profile et le prochain hôtel, je m’en soucierai vers 18 heures. Car pour l’instant il faut vivre, avancer, créer, travailler, appréhender le monde. Mais aussi préserver encore le peu de liberté qu’il nous reste.
Une journée passe très vite, très vite, trop vite. Ca y est la journée est déjà terminée et j’ai de nouveau récupéré la clef de ma chambre d’hôtel.
crédits photos : Escale de nuit