Escale au Caire, la vie commence ici

Une capitale millénaire figée dans la lumière ocre, le sable ou la poussière du désert. Ici tout prend réellement une ampleur démesurée. Avec plus de 21 millions d’habitants, le Caire est une mégalopole qui n’en finit plus de s’étaler. La capitale égyptienne s’est tellement aggrandie qu’aujourd’hui elle s’avance jusqu’aux lisières des pyramides de Gizeh. Et puis d’un coup, sans transition aucune la ville s’arrête. Tel est le propre des villes perdues au milieu de vastes étendues arides et inhospitalières. Elles s’arrêtent d’un coup laissant ainsi toute la place aux terres inhospitalières.

Voyage egyptien

Au Caire les routes sont une sorte de théâtre à ciel ouvert. Un spectacle incessant incroyable et des scènes restant presque toujours inachevées. Des dizaines de milliers de véhicules dont leur occupants semblent jouer un morceau d’une grande pièce de théâtre. Le théâtre de la vie diront certains, mais ce serait bien trop facile. La route joue au Caire une place proéminente voir démesurée dans le quotidien des habitants. Et cela se traduit par d’immenses embouteillages qui sont autant d’instantanés, de scènes de vie ou d’images qui resteront à jamais gravées dans la mémoire. Vous l’aurez compris  la ville du Caire se découvre aussi et surtout par la route. Ici c’est en voiture que s’échangent les premiers regards, c’est en voiture que l’on prend le pouls de la ville.

Escale au Caire 

Tout commence généralement par une longue file indienne pour acheter son visa. Ensuite il faut passer la frontière. Une douanière peu expressive effectue les formalités d’usages avec dextérité le tout mêlé d’une certaine froideur. Mes « choukran, salamalikoum » et mes autres salamalèques ne l’impressionneront guerre. Je recupère mon passeport et je m’avance fébrilement vers la zone de récupération des bagages. En espérant que mon bagage cabine qui m’a été confisqué à Orly se trouve bien dans la soute de l’avion. Une longue attente aéroportuaire se profile donc tandis que des hommes distingués en costumes bleus circulent un peu partout et se faufilent entre les grappes de passagers. Voilà, c’est dit, lorsque l’on pose le pied sur le sol égyptien on ne sait pas si l’on doit être heureux ou précautionneux. 

Il en va de même tout autour du monde pour ces destinations qui ont tant à offrir. Au fil des décennies et bientôt des siècles, une partie de la population se lasse ou finit par se lasser de la pression touristique et de l’intérêt sans borne des visiteurs. A Paris c’est la Tour Eiffel qui n’intéresse plus vraiment les parisiens, à Venise c’est la place Saint-Marc qui dérangerait presque les Vénitiens. En Égypte on ne connaît que trop bien le pouvoir d’attraction sans limite des pyramides. D’ailleurs la plupart des sociétés occultent ont fait de ces monuments triangulaires leur emblème.

A mon arrivée on me demanda: “l’Égypte vous connaissez?” Je répondis assez instinctivement : “oui je connais très bien, mes grands-parents m’en ont beaucoup parlé.”

Voilà, c’est un peu comme cela que tout a commencé.