Sur la côte Est des Etats-Unis se trouve une petite cité balnéaire qui sous des airs calme et tranquille reçoit tout de même près de vingt millions de visiteurs par an. Destination privilégiée des familles, des jeunes et de la classe moyenne américaine, Myrtle Beach est une ville qui compte en Caroline du Sud. Une petite ville américaine au climat tempéré où viennent se ressourcer une population fan des plages et de l’ambiance bonne enfant propre à cette partie du pays.
Une escale impromptue sur la côte Est des Etats-Unis
Ici on retrouve la modernité à l’américaine dans un cadre idyllique loin des circuits organisés du tourisme de masse. Une ville discrète et à la fois distinguée parfois débordée par le mauvais goût. Sur un malentendu, Myrtle Beach pourrait nous faire presque nous faire penser à une ville balnéaire française. Par contre dès que l’on s’approche du front de mer, le doute n’est plus permis. Ces grandes tours qui accueillent les touristes, les magasins de souvenirs, les couleurs saturées et l’urbanisme tout semble être estampillé “made in USA”.
Il y a une chose impressionnante aux États-Unis, comme une impression que la fin du monde ne viendra pas. Et si un malheur devait arriver il serait géré à l’échelle du pays, à l’américaine avec forcément un happy end ou du moins une grande touche d’espoir. Ici pas de culpabilisation de la population et peu d’alarmisme. La plupart des citoyens a opté pour le 4×4 et la climatisation est la norme. Tout va presque pour le mieux dans le pays le plus riche de la planète. Que l’on aime ou que l’on déteste ce pays, il y a quelque chose de fascinant. Surtout lorsqu’on est gracieusement logé au dernier étage d’un Sheraton et que l’on bénéficie d’un statut d’observateur privilégié. Tout devient subitement plus facile pour un témoin du début du XXI ème siècle. On peut se revolter, s’indigner tout cela ne sert qu’à soigner l’égo de petits héros ou de petites héroïnes trop limités pour inventer ou améliorer dans la continuité. Il est toujours plus facile de détruire que de construire.
Voilà c’est dit. Maintenant nous allons pouvoir continuer à critiquer tout ce qui nous révoltera ou nous rendra jaloux. Car nous ne sommes pas français pour rien. Nous avons un statut à préserver.
Lorsque l’on s’éloigne du centre de Myrtle Beach tout devient tout d’un coup plus retro. L’architecture commence à dater et la balade en voiture sur Ocean Boulevard tourne au kitsch surtout vers le numero 2000. Et puis en s’éloignant des faubourgs tout redevient un peu plus résidentiel. Avec le musée et sa jetée le “SpringMaid Pier” à l’extrémité sud de la ville on terminerait presque en beauté.
Myrtle Beach et l’histoire
La vie de cette localité est intimement liée à la route 17. Une voie de communication qui relit depuis un ou deux siècles New York à Tampa, la capitale de la Floride. On a beaucoup parlé de la ruée vers l’or en Californie. Mais la côte Est a été traversée une autre fièvre, celle de la ruée vers l’orange. Des milliers de personnes sont parties du Nord-Est du pays pour aller essayer de faire fortune en Floride.
La Caroline du sud ne fut pas en reste. Son climat plus doux lui permit d’exceller dans la production des pêches. Un fruit plus délicat qui ne peut pas supporter les fortes chaleurs floridienes.
Pendant un temps l’économie de cette état fut dopée par la présence militaire. En effet pour faire transiter les sous-marins de la côte Nord-Est à la côte Sud-Est, les américains utilisaient un canal inter côtier pour faire transiter leurs embarcations sans risque. Cette époque semble révolue et le canal est désormais devenu un point d’intérêt touristique. Et les quartiers résidentiels et quelques golfs ont fleuri petit à petit tout au long de ce canal.
La Caroline du Sud la destination des vacances
Pour ceux qui en douteraient, il suffit d’aller faire un tour du côté de Kings Highway. Ici des dizaines de supermarchés de souvenirs sont alignés les uns à côté des autres. Et des magasins de souvenirs il y en a beaucoup, vraiment beaucoup d’ailleurs on en dénombre près de 70. Ils vendent pêle-mèle, des portes-clefs, des « magnets », des tee-shirts ou des verres et autres babioles importées d’Asie et tous syglés avec le nom de Myrtel Beach.
Et en Caroline du Sud il n’y a pas que les magasins modernes, les hôtels ou les résidences en « time-share » qui ont supplanté les belles maisons traditionnelles bardées en bois. Ici sur le front de mer, le palmier a aussi peu à peu remplacé le chêne américain ou le pin. A Myrtel Beach il y a presque une ligne de démarcation entre les palmiers et les chênes. C’est assez impressionnant et cet élément permet de mieux comprendre l’évolution de la ville.
En effet de nos jours les cités balnéaires doivent être très rapidement reconnaissables et identifiables. Il devient impératif d’influer directement sur le cerveau et jouer sur la corde sensibles des émotions. Peu importe si le palmier n’apporte pas la fraîcheur ou l’ombre des arbres endémiques ou originels. Aux Etats-Unis quand de l’argent est en jeu, il n’y a jamais de place pour la nostalgie. La présence de palmiers donne vraiment une impression de vacances et d’exotisme. Le modèle Bahamassien-Floridien s’exporte donc plutôt bien. Plus le message est basic et plus il est accessible et compréhensible pour le plus grand nombre. Et surtout le palmier correspond vraiment aux idées préconçues que les touristes se font des vacances.
La saison touristique dure généralement du 4 juillet (fête de l’indépendance) jusqu’au 15 août. Date à laquelle les enfants et les ados reprennent petit à petit le chemin de l’école.
La plage
Mais le véritable atout ce cette ville côtière c’est incontestablement ses longues plages de sables bordées par l’océan Atlantique.
La sortie du soir
Le parc d’attraction à visiter est bien évidemment “Broadway at the beach”. Une sorte de petit centre commercial couplé à un petit parc d’attraction qui se trouve un peu à l’écart de la ville. Le soir, après la plage, c’est ici que les familles viennent en voiture dépenser leur argent. Soit en faisant du shopping pour se détendre un peu. Les vendeurs de confiseries ne sont pas en reste et les diffuseurs d’odeurs caramélisées tournent à plein régime pour essayer d’attiser l’appétit des visiteurs. Les attractions quant à elles sont le dernier panneau de ce triptyque de la soirée américaine type. Grande roue, balade en bateau fou, manèges et autres attractions déjantées comme seuls les américains en ont le secret.
Et comme Myrtle Beach est une destination familiale balnéaire il n’y a quasiment pas de vie nocturne. Pour les bars ou les boites de nuit on repassera.
Découvrir Myrtle Beach à l’européenne
Si vous pensiez découvrir à pied cette ville américaine de Myrtle Beach vous en seriez bien incapable. En effet ici tout est surdimensioné impossible de découvrir la ville à pied. Et s’il vous venait à l’esprit de découvrir votre quartier ou les alentours de votre hôtel à pied, il se pourrait que vous vous sentiez bien seul. Ici quasiment personne ne marche.
Texte et crédits photos: Yann Vernerie