À la découverte du Belem
Le Belem est le dernier navire de commerce encore en état de naviguer. Construit près de Nantes en 1896, ce trois mâts fût spécialement armé pour naviguer vers les eaux de l’Amérique Latine et des Antilles. Mais avec l’avènement du moteur, le transport à la voile des marchandises décline immédiatement. Et ce navire devient obsolète et c’est la raison pour laquelle il faillit disparaître.
L’histoire du dernier trois mâts français
Entre 1896 et 1913 le navire effectuera 33 traversées transatlantiques. Au début le Belem naviguera vers le Brésil pour le compte du chocolatier Meunier. Depuis le Brésil, le Belem ramenait des fèves de cacao. Ensuite il naviguera principalement vers la Guyane ou les Antilles.
En 1914, il est racheté par le Duc de Westminster et devient un yacht de luxe. Mais en 1921, c’est le brasseur irlandais Ernest Guinness qui l’acquiert et le navire change de nom pour celui de Fantôme II.
En 1951 une fondation italienne cherche un navire école pour former des apprentis marins orphelins. Cette fondation italienne s’appelle Cini de Venise. Or à cette époque Fantôme II est désarmé à l’île de Wight et il est à vendre. La marine italienne l’acquiert, il s’appellera désormais le Giorgio-Cini. Il naviguera principalement en Adriatique. En 1965, le bateau est jugé trop vieux, il sera alors désarmé et servira alors de pensionnat.
Après avoir changé de mains plusieurs fois, en 1977 le navire est mis en vente par les italiens. En France les médias et quelques hommes et femmes de bonne volonté cherchent à rapatrier le Giorgio Cini vers sa patrie d’origine. C’est en janvier 1979 qu’un accord fût donc trouvé et quelques mois plus tard ce fameux trois mâts retrouva son nom d’origine, le Belem. Ce voilier doit son salut à la Caisse d’Epargne qui racheta le navire pour le donner à une fondation qui fut créée spécialement pour le trois mâts.
Le Belem appartient donc désormais à la fondation Belem qui fût déclaré d’utilité publique en 1980. Le navire bénéficie du statut de monument du patrimoine, il fût classé monument historique en 1984.
La nouvelle vie du Belem
A partir de 1986 l’un des navires préférés des français part pour New York afin de participer au bicentenaire de la statue de la Liberté. Mais ce n’est pas tout, pendant l’année 2002 le Belem se rendra à Belem et à Saint-Pierre en Martinique. L’idée est de renouer avec les transatlantiques originelles.
Puis l’année 2008 traversera de nouveau l’Atlantique pour participer au célébrations des 400 ans de la fondation de la ville de Québec. Dix ans plus tard le Belem se rendra à Venise pour se confronter aux fantômes du passé et l’époque où il s’appelait le Giorgio Cini.
Fiche technique du Belem:
Il mesure 58 mètres de long et pèse 750 tonnes. Cette embarcation de 3 mâts possède une coque en acier.
surface de voile : environ 1200 m² (il faut une petite heure pour serrer toute sa voilure et une demi-heure pour établir la voilure). Cette cathédrale flottante peut porter jusqu’à 22 voiles simultanément.
vitesse maximum sous voile : 12 nœuds
vitesse maximum au moteur par temps calme : 12 nœuds
Concernant l’autonomie du navire, les réserves de gasoil : 40 tonnes – autonomie 4 000 miles nautiques environ
Les réserves d’eau douce : 8 tonnes (+ dessalinisateur à bord)
Le temps nécessaire pour établir la voilure varie entre 30 et 40 minutes lorsque les conditions sont bonnes.
La durée d’un virement de bord est de 15 à 20 minutes. Et son angle de remontée au vent n’est que de 60 degrés. Ce qui n’est vraiment pas terrible.
Le mât le plus haut culmine à 34 mètres
Le Belem en images
Le Belem en voyage
Crédits photos : Yann – Escale de Nuit